L’ORIGOLE : ma 1ère aventure « longue » distance.

Cela fait tout juste 2 ans que je me suis mise à la course à pieds.

A l’époque j’habitais Paris et mes runs sur les quais de Seine parisiens n’ont pas tjrs été en ma faveur comme en témoigne ma fracture de la pointe de la rotule droite qui m’a valu 4 mois de repos forcé…..(l’horreur).

Mais tout ça c’est de l’histoire ancienne car entre temps j’ai découvert le trail ( quoi de mieux que la forêt pour te sentir vivante, libre et sans contraintes ) et j’ai déménagé dans une charmante petite ville au coeur du parc national régional de la haute vallée de Chevreuse.

Puis un défi à croisé ma route : L’ORIGOLE 55kms et 2000D+

Inscrite au CIVC depuis Août je pense pouvoir bien m’y préparer.

Les 2 entraînements par semaine sont un moyen pour moi de rencontrer de nouvelles personnes, de progresser grâce aux séances de fractionné et de découvrir les moindres recoins de la forêt via les sorties du dimanche matin.

De suite je me suis sentie à l’aise dans ce club où la solidarité, l’entraide et la simplicité sont de mise. Tout le monde se soutient dans l’effort et c’est vraiment très appréciable.

Au fil des entraînements je me sens un peu plus prête à vivre ma première expérience « longue » distance alors que je n’ai jamais couru plus qu’un semi marathon !!!!

Chacun y va de ses conseils et je découvre que certain(e)s ont déjà fait de belles et grandes courses (dans tous les sens du terme) : UTMB, ultra Trail en Guyane, diagonale des fous…..et j’en passe.

Je suis déjà aux anges d’entendre ou lire leurs récits mais en plus ils me soutiennent dans mon défi : quelle générosité.

Leurs conseils sont précieux et j’essaye de les appliquer.

Au décours d’un entrainement un mercredi soir je découvre que Philippe R. fait l’Origole version ultra (110kms) : chouette je ne serais pas seule au départ.

L’ENTRAINEMENT :

J’aurais aimé être encore plus assidue dans ma préparation mais j’ai aussi un métier qui me prend pas mal de temps.

12 heures aux urgences plusieurs jours d’affilé ne me laissent pas forcément assez d’énergie pour aller courir aussi régulièrement que prévu. Alors j’essaye de ne rater aucunes séances de fractionné pour progresser.

Les 28 kms du Trail des 7 Hameaux m’ont permis de voir que les kms n’étaient pas insurmontables et le Trail des Flambeaux m’a permis d’apprivoiser la forêt la nuit.

Sans parler des sorties nocturnes organisées par Philippe R. qui font que je suis de plus en plus à l’aise la nuit en forêt.

Merci à lui et aux courageux de CIVC qui sont venus à ces sorties.

En complément de tout ça j’essaye d’aller nager et de faire de la PPG.

Je mets clairement l’accent sur l’entrainement physique car je suis loin d’avoir le profil des athlètes de course à pieds et j’ai confiance en mon mental. Lui il devrait être au rendez vous et tenir la distance !!!!!

J-10 :

Le stress et l’excitation commencent à prendre le dessus. Et bien évidement un tas de questions me passent par la tête :

  • Suis-je bien préparée ?
  • Va t’il faire froid ?
  • Comment vais je me vêtir ?
  • Vais-je passer les 3 barrières horaires imposées par l’organisation ???
  • ………

Je n’ai pas encore toutes les réponses mais je continue d’y croire.

Il ne me reste plus que :

  • 2 séances de fractionné
  • 1 run de nuit avec les « courageux » du club
  • 3 jours off où j’irais probablement faire de la marche rapide en forêt.

Et après il faudra se lancer…….

J-4 :

Dernier entrainement de nuit, on est un peu plus nombreux que la dernière fois malgré le froid.

C’est l’occasion pour moi de faire les derniers réglages en utilisant le matériel et les vêtements qui m’accompagneront sur 55kms.

1er constat : je n’ai pas froid ce qui est une bonne chose et j’arrive à me sentir libre dans mes mouvements malgré les différentes couches vestimentaires et le sac à dos.

Les sensations sont très bonnes, mes jambes sont réactives et malgré la caillasse et le sol gelé mes chevilles tiennent le coup.

Je vais rester sur ces bonnes sensations en espérant les retrouver samedi pour le jour J mais maintenant place au repos.

Jour j :

J’arrive un peu stressée au gymnase du Perray en Yvelines pour récupérer mon dossard (n°514). Le froid est au RDV mais pas autant que je l’imaginais OUF c’est déjà ça.

Je laisse mon sac près d’un des nombreux bancs installés dans le gymnase et je retrouve Philippe.

J’apprécie l’ambiance générale, constate que les femmes se comptent sur les doigts d’une main et rentre rapidement dans ma bulle pour ne pas me laisser submerger par le stress et l’excitation.

19h30 TOP DÉPART.

Avec Philippe je fais le choix de partir dans les derniers pour ne pas me laisser entraîner sur un rythme trop rapide. L’objectif est de franchir la ligne d’arrivée et non de faire une perf’.

Kms 4 : 1er coup de boost via ma tante qui est sur le parcours en tant que bénévole car c’est son club qui organise la course. Début de course plutôt lent. Le passage de la route au petit single dans la forêt ne se fait pas sans bouchons où l’on se retrouve les uns derrière les autres.

Kms 11 : surprise de taille mon père est là au bord de la route, au milieu de nulle part et a attendu dans le froid pour m’apercevoir une demi seconde !!!! Je me sens pousser des ailes….

Kms 13 : 1ère barrière horaire où je pointe avec 28 min d’avance sur le temps accordé. C’est pas énorme mais suffisant pour continuer. Je me sens bien, confiante et motivée.

Mais j’ai déjà mal au dos !!!!! Probablement parce que je cours la tête penchée en avant pour bien voir où je mets les pieds (il est hors de question que je me fasse une cheville). Les kms défilent et je suis bien bien bien……

Kms 29,5 : 2ème barrière horaire et ravito liquide. Je pointe avec 21 min d’avance

J’ai officiellement dépassé ma plus grande distance de course alors les kms à venir ne sont que du bonus. Le diesel est en mode croisière sur ce magnifique parcours technique.

Je remplis rapidement ma poche à eau et je sens déjà que je me refroidis hyper vite. Certains sont enroulés dans leurs couvertures de survie et j’en entends dire aux membres de l’organisation qu’ils arrêtent là…..

Il ne faut pas trop s’attarder ici et je décide donc de repartir très rapidement.

C’est motivant de voir tous ces concurrents que je laisse sur place, au moins je ne devrais pas arriver la dernière.

Ma douleur dorsale est tjrs bien présente alors j’essaye de gainer au maximum le haut du corps pour qu’elle disparaisse et je tente de feinter mon cerveau en lui disant que je ne sens plus rien…..

Entre le kms 30 & 40 tout est un peu flou dans les souvenirs du parcours. Je ne ressens pas de coup de mou vu que je me suis alimentée et hydratée régulièrement. J’avance toujours sur un bon rythme et je suis surprise de voir que j’arrive à encaisser les montées et même à y dépasser quelques hommes qui sont clairement piqués au vif en laissant échapper des « c’est une nana qui vient de nous dépasser », «allez copain on la suit »…….je suis plutôt amusée et je crois que ça me booste encore plus pour avancer et ne rien lâcher.

Kms 42 et des cailloux, feuilles, ronces et racines plus tard : 1er marathon !!!!

Un énorme YES résonne dans ma tête, je suis fière de moi.

Mais je reviens vite à la réalité de la course. Plus que 4 kms avant la dernière barrière horaire. Je regarde ma montre et je m’aperçois que je vais être juste si je ne maintien pas la cadence. Inconcevable pour moi de me faire arrêter si près du but alors j’envoie des pensées positives à mon cerveau et j’encourage mes jambes qui commencent à se raidir un peu.

Kms 46   02h39 du mat’   3ème et dernière barrière horaire. Je n’ai que 7 min d’avance mais ça passe OUF. Le mot finisher commence à résonner dans ma tête et j’ai l’impression d’être euphorique. Chaque traileur dépassé devient une satisfaction d’autant plus qu’il ne me reste plus bcp de kms à parcourir.

Les 2 derniers kilomètres sont un peu durs. On a quitté la forêt pour retrouver le béton et la ville, mes jambes sont raides et j’ai l’impression de ne plus les maîtriser. C’est le moment d’enclencher le mode automatique pour finir.

Kms 55,6 arrivée 04h du mat’. I’ve done it ,je suis finisher du grand Trail de l’Origole avec 45 min d’avance sur le temps accordé.

Petite larmichette en passant la ligne d’arrivée. Je pense à tous ceux qui m’ont soutenu dans cette magnifique aventure. RUN HARD FEEL GOOD

 

Quelques chiffres :

179ème au général sur 530 partants et 272 finishers

5ème de ma catégorie

8ème féminine sur 45 partantes et seulement 15 finishers

08h30 de course

2000D+

3286 kcal brûlées

234,4 kms parcourus lors de la préparation.

100% de pur bonheur

 

MERCI à tous pour votre soutien, vos encouragements, sms, mails et présence sur le parcours.

RDV au prochain défi fin juillet sur la 6000 D (65 kms, 3500D+).

Sportivement,

Véro A.