Témoignage : CCC 2008 (Pascal)

Courmayeur – Champex – Chamonix (CCC)

Août 2008 (98km, 5600m dénivelé +)

Après des mois d’attente (depuis janvier) avec quelques courses de préparation et les 12 dernières semaines d’entraînements, nous voilà à Chamonix en face du sommet de l’Europe, le Mont-Blanc, pour l’UTMB 2008 (pour Sylvie, Eric et Philippe) et pour la CCC (avec Jean-Philippe et moi). La semaine et le week-end à venir s’annoncent magnifiques grâce à une superbe météo.

Je profite de cette destination pour amener toute la famille à passer des vacances à la montagne, c’est génial de se ressourcer avec femme et enfants avant de se battre avec soi-même sur la course à venir.

La famille Morand nous rejoint dans notre gîte à Servoz. Le jeudi, la veille du départ, on se retrouve tous à Chamonix pour récupérer nos dossards parmi les 4600 trailers. Après 2 heures d’attente et de vérification de nos sacs, nous nous retrouvons dans le gîte des Bouisset-Petazzoni pour un déjeuner-goûter d’avant course ; c’est-à-dire une Pasta Party avant de se coucher de bonne heure.

Vendredi 29 août, avec JP on se lève tôt pour Chamonix afin de prendre la navette direction Courmayeur en empruntant le Tunnel du Mont-Blanc.

Sur l’aire de départ, l’ambiance s’installe avec de la musique, des discours, les hymnes nationaux des 3 pays traversés. Les 2033 trailers de la CCC ressentent chacun un frémissement avant d’entendre le coup de feu du départ à 11h précise. Il fait super beau, le ciel est bleu et les sommets sont enneigés ; c’est merveilleux. Ça y est, on ne peut plus reculer ; maintenant, il faut tout donner et la réussite de sa course est en chacun de nous. Il y a une magie dans cet élan au départ et à la fois une certaine interrogation : « arriverai-je à Chamonix ? Et dans quel état ? »…

Avec Janfy, nous avons des repères d’horaires de passage en fonction des lieux.

1ère ascension à 2584m, la Tête de la Tronche (elle porte bien son nom car pour certains, le grimace commence !!) via le refuge Bertone. Il fait très chaud, mais l’enthousiasme et l’euphorie de cette fête me rassurent et avec Janfy (comme pendant les 12 semaines de préparation ensemble) c’est génial.

Déjà au loin, nous devinons dans le prolongement du Val Ferret, le col du même nom qui ouvre la porte de la Suisse. Les paysages sont magnifiques et les trailers s’étirent au fil des km et de la difficulté des premiers dénivelés. Janfy a des soucis pour suivre notre rythme fixé ensemble (je ne m’inquiète pas, il est costaud) et au sommet, redescente vers le refuge Bonatti. La vue est splendide sur le Val Ferret et le massif du Mont-Blanc (versant italien). Un petit « coup de cul » avant de profiter d’un ravitaillement, j’arrive dans notre tableau de marche mais j’attends 10 minutes Janfy. Je le vois, il a la tête des mauvais jours, il a du mal à assimiler et digérer (je suis inquiet). Je décide de l’attendre avant de repartir ensemble vers Arnuva (26e km, au pied du grand Col Ferret à 2537m). Il essaye de boire une soupe, nous remplissons nos poches à eau et hop après 15-20 minutes de récupération, nous repartons ensemble. Ces 5 km sont difficiles et galères pour Janfy. A Arnuva (en retard sur nos prévisions), Janfy veut arrêter, abandonner ; il est cuit, carbonisé. « Non, mon gars, pense à tout ce que tu as fait, préparé…pense à Aurélie et aux filles » sont mes premiers mots. Après un temps de repos, nous redémarrons mais au bout d’1 km, Janfy va se coucher pour récupérer. Je dois le laisser car la course continue mais je suis amer et j’ai les boules de « l’abandonner » ; j’ai un coup de mou au moral dès les 1er lacets d’ascension vers le col Ferret (4 km de montée). Michel Martollini me rejoint, nous parlons de Janfy, je reprends du poil de la bête (toujours inquiet tout de même) et l’aventure continue. La montée est dure, mais j’ai de bonnes jambes, de bonnes sensations et j’essaye de reprendre du temps sur mon retard. Au sommet (en Suisse), le vent est fort, je ne m’attarde pas et j’attaque les 9 km de descente en direction de la Fouly ; Je prends mon pied dans cette descente et je récupère de nouveau Michel qui m’avait un peu lâché dans la précédente ascension. Nous arrivons à la Fouly, il est 18h30 (j’ai une pensée pour le départ à Chamonix de Sylvie, Eric et Philippe sur l’UTMB), ce ravitaillement est bien venu. Je me recharge en liquide et en solide (les buffets sont bien copieux et variés). Je croise des yeux hagards (j’apprendrai bien plus tard que beaucoup ont abandonné à cette étape). Il reste 58 km pour l’arrivée, mais je pense à Champeix (prochain ravito) et je repars seul sans difficulté (j’ai encore une pensée pour Janfy car je n’ai pas de nouvelles). La traversée de ces beaux villages Suisse est magique et champêtre ; une vraie carte postale vivante).

Ouf, j’arrive juste à la tombée de la nuit à Champeix. Je prends 30 minutes pour bien me ravitailler, je me change pour la nuit avec la frontale. Il est 21h30 et je passe un coup de fil à Mathilde pour donner de mes nouvelles et lui dire que je vais bien et que je suis content de cette course. Elle m’informe que Janfy a abandonné et qu’il rentre par la navette.

La nuit est là avec son ciel magnifiquement étoilé et maintenant direction la montée vers la Bovine (encore 4km d’ascension – je m’en méfie car Eric m’a prévenu que le dénivelé est dur). A ma grande surprise, je monte avec aisance et même je suis la locomotive pour un wagon de 7-8 traileurs. A Bovine, j’avale un thé avec du Coca, avant de descendre (6km) sur Trient via le Col de Forclaz. La descente dans la nuit est complexe par les chemins escarpés, caillouteux et « racineux ». A Trient, sur fond sonore de cloches alpines, je déguste ma soupe, je mange du fromage et je remplis une fois de plus ma poche à eau. Je repars seul et là, j’ai un moment de doute après un peu plus de 14h de course (il est 1h du matin). Je pense aux enfants et à Mathilde et me voilà regonflé pour aborder les 5 km de montée vers Catogne. En haut, le spectacle est merveilleux avec le ciel étoilé, les massifs montagneux que l’on devine et la vallée illuminée sur les communes suisses comme Martigny, avant de repasser en France. La frontière se trouve au 78e km dans la descente sur Vallorcine. Les jambes commencent un peu à se faire sentir en descendant au ravito de Vallorcine où j’en profite pour de nouveau manger une soupe, fromage et saucisson. Il est un peu plus de 4h du matin, il reste 17 km de course. Je me retrouve seul en longeant la ligne de chemin de fer (gros doute !! mais qu’est ce que je fais là ??) Au loin, je vois un petit groupe et je me dis « allez mon gars, tu les rejoins pour monter à la Tête aux Vents ». Devant, nous voyons les frontales de nos prédécesseurs qui dessinent un serpent lumineux (c’est beau et cela me redonne le moral), d’ailleurs dans l’ascension, j’ai de bonnes sensations et je me sens au top maintenant. Au sommet, progressivement en direction de la Flégère, le soleil se lève et le spectacle est splendide. Je découvre un ensemble allant des aiguilles de Chamonix, la Mer de Glace, le Mont-Blanc, les glaciers et le Goûter, passant du gris blanc au rose ensoleillé du petit matin, passant ensuite par un blanc immaculé sur fond de ciel bleu. Heureusement que le paysage est féerique car mes pieds deviennent douloureux à cause d’ampoules m’empêchant de courir normalement. J’arrive à la Flégère pour le dernier ravito (il est 7h20 et reste 7 km), j’entends mon téléphone, c’est Janfy. Je suis content de l’entendre. Il a abandonné à Champeix et il est rentré dormir au gîte. Il veut venir me chercher à Chamonix. Je ne peux plus courir à cause de mes ampoules (dommage, car je me sens bien) et donc je lui dis que je pense arriver vers 9h. La descente sur Chamonix est douloureuse pour les pieds dans les derniers chemins. Je trouve un compagnon victime du même syndrome et nous finissons ensemble cette plongée sur la capitale du trail fin août 2008. Il reste 1,5 km lorsque nous retrouvons le macadam et la ville. Là, dans un virage je vois mon Janfy qui m’encourage et fait quelques mètres avec moi. Il est 8h30 et dans les rues, il y a de l’ambiance avec du public, de la musique et les commentaires de l’organisation. Après quelques virages, je vois l’arche d’arrivée et je lève les yeux vers le ciel en me disant « ça y est, je l’ai fait, c’est génial » et je savoure avec égoïsme et fierté les derniers 200 m en pensant aux enfants, à Mathilde et à toutes ces heures de préparation pour être là aujourd’hui. J’ai le sentiment d’être le vainqueur de la course ; en fait, je suis simplement victorieux de moi-même et d’avoir encore repoussé mes limites et d’avoir bien gérer ce nouvel effort. Je retrouve Janfy avec plaisir et nous échangeons nos premières impressions avec une bière bien fraîche. J’ai mis 21h39 pour ces 98 km.

Marc Villain (suivant nos courses via Internet) m’appelle et m’informe que je suis arrivé dans les 500 premiers. Je le remercie d’avoir veillé sur nous et il suit encore nos 3 valeureux sur l’UTMB. Il leur reste encore une nuit avant de revenir à Chamonix.

Dans une salle, je trouve des podologues pour soigner mes pieds. J’ai une grosse ampoule à un pied et 2 encore à l’autre. Un fois remis en état, Janfy me ramène au gîte et durant le trajet, nous échangeons sur la CCC. Je retrouve tout le monde avec joie et plaisir à faire partager. Le reste de la journée, nous retournons à Chamonix pour profiter de la fête et voir les premiers arrivants de l’UTMB. Les enfants profitent de l’ambiance et je regrette qu’ils n’aient pas pu me voir arriver ce matin.

Le spectacle est splendide et nous voyons même le podium de la CCC et les interviews des champions (comme Kilian Jornet vainqueur de L’UTMB, Dawa Sherpa, Guillaume Lenormand vainqueur de la CCC…..).

Je finis ces quelques mots par un grand merci à Mathilde et aux enfants de m’avoir soutenu pendant ces semaines et ces jours jusqu’à cette expérience sportive.

Bravo aux trailers du Civ Chevreuse.

Pascal

Témoignage : U T M B 2005 (Eric)

U T M B 2005

Qu’ils soient d’Arrées où du Ventoux, de Saint Michel où de Vénus, j’ai déjà eu part le passé l’occasion d’escalader, de visiter et d’admirer tout ces MONTS que l’on rencontre au cour d’une vie. Mais celui qui mobilisait toute mon attention depuis plusieurs mois était un géant Blanc de plus de 4800 mètres de hauteur.

La folle mission à laquelle j’allai participer avait pour nom de code UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). Une mission relativement simple dans sa conception, encercler le géant et toutes les murailles qui le protège dans un délai le plus court possible, mais extrêmement difficile et périlleuse à réaliser : 158 km ; 10 cols à franchir ; 8640 m de dénivelé positif ; 3 pays à traverser et un délai max de 45 heures.

Beaucoup des 2000 volontaires au départ de Chamonix ce vendredi 26 aout, ne pourrons boucler ce tour infernal. Et malgré une préparation et un entrainement des plus sérieux, un mental d’acier !…. cette petite pointe de doute plantée au fond de soi :

Serai’ je parmi cette petite poignée qui pourra nouer son fil d’Ariane de retour à Chamonix ?

Ou ferai’ je partie du plus grand nombre d’entre nous, qui aurons vu se briser le fil, ainsi que leurs espoirs de vaincre le géant ?

Chamonix 19 heure : Un moment d’une intensité exceptionnelle, un immense frisson intérieur, la gorge nouée part cet instant magique, transcendé pars un beau soleil d’aout, la musique du film Christophe Colomb et une foule impressionnante. Mon regard croise une dernière fois celui de Tristan, qu’elle intensité, que de mots silencieux « Bonne route, prend garde à toi et que tes forces t’emmènent jusqu’au bout » Enfin, nous pouvons libérer toute cette énergie accumulée pendent toutes ces heures, ces semaines, ces mois d’entrainement.

Les premiers Km, rester calme, partir doucement ! non encore plus doucement !…….. Je m’enivre de ces premiers instants de course ou le corps et la tête fonctionnent parfaitement. Les foulées s’enchainent, Les Houches (km 8, alti 1012m) petit ravitaillement, les premières pentes raides du col de Voza (km 13, alti 1653m) et, comme une récompense pour nos premiers efforts un coucher de soleil fabuleux. Une lumière extraordinaire, rouge orangée éclaire les sommets enneigés qui se détache sur un ciel d’un bleu pur. Km 20, la Villette, « ralenti, t’es trop vite, RA…LEN…TI !!! »

Les Contamines 3 h 30 de course (km 25, alti 1150m) premier gros ravitaillement. Qu’elle ambiance, beaucoup de monde dans les rues, ça crie, ça tape dans les mains, plein de lumières, un orchestre au top de sa forme. Ca donne envie de rester, mais bon encore plus de 130 bornes à avaler, allez c’est reparti.

Bon là, c’est du sérieux : Notre Dame de Gorge (km 29 alti 1210m) ; La Balme (km 33 alti 1706m) ; col de la Croix du Bonhomme, (km 38 alti 2479m), plus de 6 h de course. Je prends le temps de me retourner dans la montée du col pour admirer cette immense guirlande lumineuse qui serpente à travers la montagne. Très grosse descente technique et glissante (930 m de D – ) sur les Chapieux et très grosse chute, 5 / 6 m dans la caillasse. Le pouce et la fesse gauche ont morflés, la frontale à volée et le bâton droit est méchamment tordu. Ouah………… la décharge d’adrénaline « calme toi, et Bordel de merde RALENTI. et Sylvie, elle t’a dit quoi : fait attention à toi ! Alors «

Les Chapieux 2 éme gros ravito (km 44 alti 1549m) 7h 13 depuis Cham. Soupe, saucisson, pain, compote, chocolat et c’est reparti. Il est presque 3 h du matin . Les 7 km qui nous conduisent au refuge des Mottets se ferons sans frontale. La nuit est superbe, toute étoilée avec un joli quartier de lune, suffisant pour éclairer notre route. Devant nous le col de la Seigne ( km 54 alti 2516 m) Premier coup barre sérieux à 800 m du sommet. Arrêt, boisson et pastilles énergétiques, quelques flexions de jambes, allez l’Italie est de l’autre coté. Refuge Elisabetta (km58 alti 2200 m) petit arrêt, soupe quand même et direction un autre gros morceau : l’Arète du Mont –Favre ( km 63 alti 2435 m) Pendant l’ascension le jour se lève, magnifique, les jambes commencent à faire mal, mais bon on a 9 bornes de descente pour arriver à Courmayeur et la je remets toute la mécanique à neuf !!!

Arrivée à Courmayeur à 7 h 50 ( km 72 alti 1190 m) Les 1240 m de dénivelés négatifs ont été très dur mais le sourire et les encouragements de Sylvie me font un bien immense. Je récupère mon sac avec mes affaires de rechanges. Dans les vestiaires je retrouve Tristan, nos regards se croisent, ce n’est plus le même qu’au départ, près de 13 h de course sa secoue déjà pas mal. Nous prenons quelques secondes avant de pouvoir parler « c’est pas gagné ! ». « Non t’as raison c’ est pas gagné !!! » Je vais rester près d’une heure, pour prendre une douche, me changer, manger, me masser et me recharger des mots d’encouragement et de motivation de Sylvie et Valérie. Merci les filles ça fait du bien. Près de 300 d’entre nous n’arriverons pas à Courmayeur et plus de 450 ne repartirons pas.

Il est 8 h 55, un dernier baiser de Sylvie et je quitte la base. Plein d’encouragements de coureurs qui se dirigent vers le car qui repart sur Chamonix, très gros frisson dans le dos. Et moi c’est pour quand ?

Concentration maximum, j’attaque la fameuse montée sur le refuge Bertone : 800 m de dénivelé en 5 km. Fait chaud, mais ca monte pas trop mal, reste calme, tranquille.

M…de ! c’est long quand même. 10h 20 enfin le contrôle au refuge Ouf ! Devant moi un très beau sentier en balcon ,12 km à 2000 m d’altitude, direction le refuge Bonatti ( km 84 alti 2020 m) puis descente sur Arnuva au pied du Grand Col Ferret.

On est samedi 13 h et je démarre l’ascension du Grand Col Ferret point culminant de la course à 2537 m. Rester calme, gérer les quelques forces encore disponibles et puis attendre, laisser défiler les mètres et les minutes qui nous conduisent au sommet, frontière Italo Suisse.1 h 30 pour faire les 4 km. Un grand coup de chapeau et quelques mots d’encouragement pour les bénévoles qui sont là. Comment font ‘ils pour rester si longtemps ? Admiration.

Le moral est bon et le physique n’est pas catastrophique, il me reste un peut de force pour attaquer la descente vertigineuse de 19 bornes et 1387 m de D – , pour atteindre Praz De Fort. Je m’étonne de pouvoir courir encore aussi souvent Dans le milieu de la descente le ravitaillement de La Fouly, plutôt bien venu, et en plus les filles sont là. Sylvie est venue à ma rencontre et fait un petit bout de chemin jusqu’au ravitaillement. C’est bon de pouvoir parler, raconter un peut ce que l’on est entrain de vivre et avoir des nouvelles des copains. Peu de monde au ravitaillement et des tables de kinés libres j’en profite pour me faire masser, mes jambes commencent à être sérieusement lourdes. Sylvie refait le plein de mon Camel, une boisson énergétique dans ma gourde et allez en route pour les 17 km qui nous reste avant Champex prochaine grande base de ravitaillement. Le reste de la descente ce passe plutôt bien, j’arrive à trottiner régulièrement, mais la montée sur Champex est terrible mes dernières forces se sont évanouies et c’est à l’arrache que j’arrive à la base de Champex ( km 119 alti 1391 m)

Il est 19 h 10 plus de 24 h de course, le sourire de Sylvie, les supers bénévoles qui m’encouragent et me tendent mon sac d’affaires de rechanges n’arrivent pas à estomper ce doute qui s’installe en moi : comment faire pour aller plus loin ? Avec qu’elles forces ?

La motivation reviendra quand Tristan, arrivé 1 h avant moi, proposera que l’on reparte ensemble pour affronter la 2ème nuit à deux. Après plus d’une heure d’arrêt il presque 20 h 30 quand nous quittons la base. Nous estimons à 10 h le temps pour faire les 40 derniers km. La pluie a fait son apparition pars intermittence depuis la fin d’après-midi, mais dès les premières pentes de la montée sur Bovine les robinets sont ouverts en grand. Cette montée sera apocalyptique ! Pluie battante, boue, blocs de rochers, brouillard, 2 heures de lute dans la bouillasse……… interminable !

L’eau et la boue rendent les descentes très périlleuses et malgré les battons d’une grande utilité, touts nos pas, touts nos appuis sont aléatoires, glissades et chutes n’épargneront personne. Calé dans le sillage de Tristan, ou coincé dans un petit groupe de coureurs j’avance tant bien que mal. Mon instinct de coureur me permet d’avancer sans trop réfléchir heureusement si non …………… ? Ravitaillement de Trient ( km 132) Sylvie et Valérie sont là, c’est bon de les revoir. Ambiance très particulière dans ce ravitaillement, ça sent le fromage à raclette il y a plein de chose à manger, de la musique, une piste de danse avec quelques bénévoles qui s’agitent, un bar avec une brochette de gars accoudés. Robert, un coureur de Bures avec qui j’ai fait un bon bout de chemin dans la journée arrive et me dit qu’il va prendre une bière et que c’est bon pour ce qu’on a. Alors, vas pour une bière( vu dans l’état dans lequel je suis ). Sur ce arrive Jérôme et ses deux acolytes d’Endurance Shop et nous voyant à la bière s’y mette aussi ! Il est minuit passé il est tant de repartir.

Une bonne montée sur les Tseppes, puis descente sur les Esserts et Vallorcine ( km 142 alti 1260 m) le tout sous la pluie dans la boue, la gadoue et le brouillard. J’ai de plus en plus de mal à rester au contact derrière Tristan. C’est dans un piteux état que j’arrive au ravitaillement de Vallorcine. Les bénévoles s’aperçoivent de mon état et me prennent en main immédiatement. Un kiné sur chaque jambe, une infirmière vérifie mon taux de glycémie et me pose plein de questions pour faire un bilan de mon état physique et mental. Sylvie arrivée entre temps, ne prend position ni pour l’infirmière qui aimerait me voir m’arrêter, ni pour moi, qui petit à petit retrouve mes esprits et quelques forces pour espérer aller au bout. On m’oblige à me ravitailler copieusement, soupe, saucisson, pain, banane, chocolat le tout arrosé au coca Il est 3 h 30 du mat, Tristan a les yeux qui clignotent pas mal, le manque de sommeil commence à ce faire sérieusement sentir. Les filles nous encouragent du mieux qu’elles peuvent, elles savent que c’est la dernière ligne droite, nous ne nous reverrons plus avant Chamonix.

Le col des Montets ( km 146 alti 1461 m) Argentière ( km 149 alti 1260 m) dernier ravito. Assis sur un banc, l’air hagard, mes battons sur les genoux, je regarde Tristan boire un double café pour combattre les assauts du sommeil. Direction Chamonix, un peut de route et puis un chemin en balcon plein de cailloux. Une succession de petites montés et descentes, j’en peux plus, mes jambes ne veulent plus fonctionner ma tète non plus. Le chemin repart sur la droite ça monte dur. Trop dur pour l’état dans lequel je me trouve. Stop, je disjoncte, j’appelle Tristan, nos regards se croisent une nouvelle fois « Pardon !mais pour moi ça s’arrête là ! » Il a compris que j’étais au bout, mais il sait que je finirais cette course. Je le regarde s’éloigner, nous nous retrouverons derrière la ligne magique. Les derniers instants de course sont indéfinissables très intérieurs, un mélange de plaisir intense d’avoir réussi, noyé dans une souffrance que l’on a appris à apprivoiser au fil des heures.

Voilà c’est fait, je viens de passer sous l’arche d’arrivée que j’avais franchie dans l’autre sens il y a 36 heures et 40 minutes. Je viens de vivre des moments les plus intenses de ma vie. Je voudrais dire merci à ceux avec qui je les ai partagés et qui mon certainement permis d’aller au bout. Merci à toi Tristan, cette 2 ème nuit aurait surement été beaucoup plus dure et plus longue seul, tu es pour beaucoup pour ce super chrono (pour moi !). Merci Sylvie pour ta présence et tout ce que tu m’as apporté tout au long de cette course. Merci Valérie pour tout tes encouragements à chaque ravitaillement.

E.B

Témoignage : ULTRA TRAIL du MONT BLANC 2005 (Sylvie)

ULTRA TRAIL du MONT BLANC…Vu de l’extérieur

 Tout a commencé l’année dernière ou certains de nos CIVC ont décidé de se lancer dans l’aventure, et quelle aventure…158 kms, délai maximum 45 heures, et 8600 mètres de dénivelée !

Sans compter les trois mois d’entraînement acharné, soir et week-end…, UTMB…tous en orbite autour de ce projet de malade !

Jeudi 25 août, veillée d’armes à Combloux en compagnie de Tristan et Eric, nos deux compères sont confiants, ravis l’un et l’autre de se mettre sur la ligne de départ sans blessures. Nous avons également pris des nouvelles de Jérôme et de Franck, qui eux ne sont pas à leur coup d’essai, mais à leur deuxième participation. Ils sont conscients de se lancer dans une belle aventure, tout en souhaitant la terminer dans le temps limite. Ce soir là que de messages d’encouragements, chacun y va de son commentaire.

Demain nous retrouverons le reste de la bande.

Vendredi 26 août.

Le grand JOUR, ça s’agite dans tous les sens, préparation des barres énergétiques, carte d’identité, casquette, bref, les derniers préparatifs. Tristan constate une fois de plus que son sac est bien gros, il regrette de ne pas avoir réussi à y mettre sa bouée, ni sa poupée gonflable ! Il est grand temps que la course démarre, les voila bien atteints !

Nous ne sommes plus qu’à 1h30 du départ, je n’ai jamais vu autant de jambes, pour m’occuper, je les compte une par une….j’en profite également pour admirer la gente masculine et féminine….Trêve de plaisanterie. C’est très impressionnant. Je finis par les laisser tous, maintenant je deviens spectatrice et accompagnatrice. Auprès du départ, il y a foule, le soleil est de la partie, la météo est annoncée bonne.

19 heures, le départ est donné, je cherche du regard mes têtes connues, la plupart du temps ce sont elles qui me trouvent la première, les premiers encouragements, un petit pincement au cœur, un bref regret…j’aurai du m’inscrire ???

23 heures, je suis rejointe par Valérie, nous partons pour Courmayeur, en Italie…Bungiorno, come ma…vu l’heure à laquelle nous arrivons, c’est plutôt buonasera, buona notte !

L’attente commence, COURMAYEUR, première étape et premières heures de sommeil prévues pour nous, mais allez, mettre deux nanas dans une voiture la nuit ! Trop de bla, bla bla…

COURMAUYEUR est un point de ravitaillement amélioré, massages, douches, repas chaud, le problème c’est que c’est au 72ème kms ! Vers 3h15 du matin, cela s’agite autour des voitures dortoirs, le premier est annoncé, je décide d’aller voir, le démon de la course me prend. J’abandonne Valérie, il est vrai que nos hommes respectifs nous ont donné des plages horaires d’arrivée, donc nous avons encore le temps, mais voir la course, je ne peux pas m’en empêcher. Il fait nuit noire, quelques étoiles, le ciel est relativement dégagé, on aperçoit quelques lucioles…non ce sont les coureurs, au début je compte, je regarde ma montre, je discute avec d’autres personnes….puis enfin le premier CIV…le « Jérôme » à 6h49, quelques mots, il a l’air bien, nous demande si il est le premier de Chevreuse à arriver, je confirme. De nouveau l’attente, puis Tristan à 7h13, fatigué mais heureux de nous voir. A 7h51 j’aperçois enfin Eric qui n’a pas encore pris le virage pour le petit raidillon, je l’encourage, il finit par me voir : « ha tu es là toi…. » Visiblement déjà marqué, mais tout comme les compères précédents, heureux de nous savoir là, toutes les deux. Nous les retrouvons à l’intérieur du complexe, que de coureurs et de bénévoles et d’agitation. Nos garçons sont emplis de doute quand à l’issue de la course…. Après une heure environ de repos, douche, ravitaillement, ils repartent, il est au alentour de 8h30. Nous n’avons toujours pas vu Franck arriver, mais nous ne sommes pas inquiète, nous supposons qu’il est parti plus prudemment que les copains.

Nous repartons, notre marathon de suiveurs commence… Direction la suisse (essayez de mettre l’accent !), via le tunnel du grand St Bernard…et des tunnels nous en avons traversé, des grands, des petits, des moyens, hein Valérie ? Bref, après 3h de voiture enfin nous y voila à « LA FOULY » 102ième kms, joli petit village suisse ou nous avons prévu de retrouver les garçons, et l’attente recommence…..donc pour tromper l’attente on se restaure…, (vu que le petit déjeuner fut frugal), et, la restauratrice n’oubliera probablement pas ces deux clientes, qui, au moindre mouvement humain à l’extérieur bondissaient de leur chaise, allant parfois même jusqu’à jaillir hors de la salle pour encourager le coureur attendu….ou qui lui ressemblait.

Ceux que nous voyons arriver semblent bien fatigué, nous essayons de calculer le temps qu’il faudra à chacun de nos CIV. Tristan arrive le premier, Valérie l’accompagne en footing jusqu’au pointage, il est suivi de Jérôme et de ses copains Dimitrio et Thierry. Pour tromper le temps je remonte le parcours pour aller à la rencontre…je l’espère d’Eric…si, si le voila, je l’accompagne à mon tour en courant jusqu’au pointage. Ravitaillement et massage. Zut, la pluie ; l’après midi est déjà bien avancé, les garçons sont tous repartis accompagnés de nos encouragements.

Direction pour notre part à « CHAMPEX d’EN BAS », Valérie me fait remarquer le parcours, en effet nous apercevons sur notre gauche à flanc de montagne, des coureurs, la pente semble bien difficile, en attendant le paysage est magnifique…. Ont-ils le temps de l’admirer lorsque la fatigue s’installe ?

CHAMPEX, 119ième kms, nous décidons de dormir un peu, la voiture est garée de telle manière que nous ne risquons pas de le manquer. La pluie tombe toujours…cela veut dire que leur deuxième nuit va être sympathique. Il est environ 19h, ce samedi 27 août lorsque nos différents compères arrivent, sont pas beaux à voir…il leur reste 39 kms à parcourir, certains pourrait vous dire, mais c’est moins qu’un marathon…. ! N’empêche qu’ils vont mettre entre 13 et 14 heures pour rallier l’arrivée !

Tristan et Eric commencent à être bien entamés…., (ha bon !), et décident de repasser la seconde nuit…ensemble, ce qui dans ce contexte, nous rassure !

Jérôme est complètement cassé mais est toujours très inquiet de notre « bien être : ça va Sylvie, tout va bien ? Oui Jérôme, pour nous pas de problème, nous nous allons bien, tant que vous allez bien ». Tout le petit groupe repart dans « un mouchoir de poche » Nous apprenons que Franck continue son parcours, dommage que nous ne puissions le voir.

Pour nous en avant vers TRIENT (toujours la suisse…) 132ième km, (c’est assez rapide en voiture… !) la nuit est tombée, la pluie continue elle aussi. De temps en temps un petit ruban lumineux apparaît, des lucioles…par un temps pareil ! Il est près de minuit lorsque nous voyons enfin nos lucioles, non mais…épuisées les pauvres bêtes ! Allez les garçons plus que 26kms…, nous y allons de nos encouragements, c’est tout ce que nous pouvons faire, bien impuissantes. Tristan se décide enfin à retirer le caillou de sa chaussure, Eric nous confiera à l’arrivée que la gêne occasionnée par ce caillou lui faisait oublier provisoirement ses maux de genoux. Il faut du courage aux garçons pour quitter ce refuge ou règne ou bonne odeur de raclette !

Nous les retrouverons à VALLORCINE au 142ième kms. Gros dodo pour les filles ce qui nous fait manquer l’arrivée des garçons, ils y sont vers 3h du matin le dimanche 28 août ; nous les retrouvons à l’intérieur du point de contrôle, Jérôme tient debout parce que c’est la mode, Eric est en main avec deux masseurs et une infirmière (je le reconnais bien là…) à ce qu’il paraît la décharge électrique qu’il s’est prise sur une clôture de pré n’a pas suffi à le remettre d’équerre ! Tristan semble a peu près potable, Dimitrio toujours sourire attend, Thierry semble tenir le choc ; bref, le vrai bonheur. Grand moment de doute pour Eric, l’infirmière essaie de me rallier à ce qu’elle souhaiterait…, qu’il arrête. Je ne dis pas un mot, je me garderai bien de donner mon avis, je sais les sacrifices qu’Eric a du faire, c’est à lui de voir. Le test « glycémie » est bon, il repart avec ses petits camarades après ravitaillement, mais que cela risque d’être difficile, il reste 16kms…..

Nous irons directement à l’arrivée à CHAMONIX, « CHAM, pour être in.. » nous avons cependant hésité à nous arrêter à Argentière (149ième kms).

L’attente recommence, nous voila sur le parking de la patinoire, Valérie décide de dormir, il est vrai qu’elle a fait le chauffeur durant ces deux jours et qu’elle doit repartir ce dimanche soir. Pour m’occuper l’esprit, je prépare le sac « arrivée » d’Eric, je range, j’essaie également de me reposer, puis je me décide à aller au centre d’accueil. Il y a des dortoirs d’installés pour les coureurs, les rares personnes debout sont les accompagnateurs, nous sommes tout silence. J’allume mon portable, je le mets en charge et là les messages des copains m’arrivent, je rappellerai tout à l’heure, je ne vais tout de même pas téléphoner à 5h du matin ! (Quoi que ?)

Puis direction l’arrivée, il pleut toujours, nos pensées sont avec les garçons, vont-ils tenir ? Si oui dans quel état….6h….7h….toujours pas de CIVC en vu. Nous applaudissons ceux qui les précèdent, puis nous apercevons Jérôme, Dimitrio et Thierry, là nous y allons de nos encouragements, pour eux c’est fini, Tristan arrive à son tour, suivi d’Eric…..le soulagement. Intériorisées pour Tristan ou chaudes larmes pour Eric, les émotions sont les mêmes….Pour nous aussi d’ailleurs.

Ils l’ont bouclé leur petite ballade en 36h40 (et quelques minutes…), un seul mot BRAVO qui en regroupe d’autres. Beaucoup de douleur, de doutes, mais à la fin certainement du bonheur d’en avoir terminé avec soi-même. La déception c’est que nous apprenons que Franck a abandonné au bout de 120kms, mais BRAVO à lui également, il fallait également les parcourir tout ces kilomètres. Après les messages des copains, le repos bien mérité. Ce soir nous nous retrouverons tous pour la soirée de clôture, également très sympa.

Voila c’est fini, Jérôme, je te rassure…je vais bien !

Valérie, merci de ta bonne humeur, je pense que nous avons passé un bon moment, même si les heures de sommeil de nos deux nuits d’accompagnateurs se comptent sur les doigts d’une main !

Et puis vous les traileurs fous, merci de ce que vous nous avez apporté, une très belle leçon de courage…ou de folie ? A l’année prochaine ????? Je rigole, bien sur ! ( ?).

Valérie, Sylvie

Témoignage : ULTRA TRAIL du MONT BLANC 2005 (Tristan)

ULTRA TRAIL du MONT BLANC : le départ

18 H 30 : Rassemblés sur la place de l’ église de CHAMONIX, nous écoutons les dernières consignes de course. Pour les 2000 participants, c’est l’objectif sportif majeur de l’année 2005.

Certainement bien plus pour l’immense majorité des coureurs : La course qu’il faut avoir, non pas faite, mais avoir vécue et, rêvons un peu à 30 minutes du départ, terminée une fois dans sa vie.

L’ultra Trail du Mont Blanc : 158 km, 3 pays traversés, 8 500 mètres de dénivelée positive. L’année dernière, avec une météo idéale, 25 % des partants ralliaient l’arrivée !

Le vainqueur de l’année dernière monte sur le podium surplombant le départ pour nous prodiguer conseils et encouragements. Au-dessus de nos applaudissements, il se pose en « César » que ses sujets saluent … avant de mourir !

On est bien d’accord, on ne pense jamais, à ce moment là, aux derniers …

Normal, me direz-vous, la compétition sert à reconnaître les meilleurs. Mais le sport peut être vu sous différents angles, même si le plus commun est celui de la performance sportive. N’empêche, même quand on le pratique en compétition, il ne sert pas nécessairement qu’à cela.

Dans le sas du départ, j’observe et il n’y a pas beaucoup à chercher : Le calme n’est qu’apparent ; derrière ces visages concentrés à ce prétexte de confrontation sportive, il y a de sacrés personnages. Pour nous tous, le Tour du Mont Blanc est un morceau tellement consistant qu’il nous a fallu de l’audace, voire du courage, pour se lancer dans cette aventure. Accepter et faire accepter aux conjoints les sacrifices inhérents à un tel projet.

Il y a ceux, j’en fais partie, qui en ont tellement entendu parler, qu’il faut qu’ils la vivent une fois ; il y a ceux pour qui un bon classement, ou améliorer celui de l’année dernière, est l’objectif ; il y a ceux dont l’objectif est de terminer dans les délais ; ceux qui, sous le coup d’un abandon l’année dernière, repartent avec la volonté de, cette fois là, finir ; il y a celles, entraînées dans cette folie par un mari ou un ami, qui se fixe Courmayeur (71 Km) en espérant juste être dans les temps.

Ils y a ceux … ils y a celles … Hormis 4 coureurs qui viennent pour gagner et peuvent prétendre à la victoire, il y a 2000 histoires différentes qui portent les noms de : Défi, pari, fête, voyage, course, randonnée, découverte de soi, pèlerinage, etc.

A dix minutes du départ, ces 2000 histoires différentes, ces 2000 personnes, ont un dénominateur commun : l’incertitude ; elle se lit sur tous les visages. C’est une communion générale placée sous le signe de l’inquiétude ; elle est palpable, c’est un couvercle qui nous oppresse, une véritable chape dont on ne s’échappera qu’une fois parti. A cette heure, aucun concurrent ne peut pronostiquer s’il finira. Oser parler de chronomètre à ce moment là serait déplacé ou très prétentieux !

L’incroyable énergie physique, la détermination, le calme affiché par tous, transpirent dans le brassage humain du sas de départ. Aucun ignore cependant qu’il lui faudra aussi serrer les dents pour arriver au bout.

A une minute du départ, l’attention de tous se focalise sur le directeur de course, le vainqueur de l’année dernière redescend se placer avec nous sur la ligne de départ.

C’est sûr, le vainqueur de l’UTMB n’est pas n’importe qui …

Mais le dernier de l’UTMB n’est pas non plus n’importe qui.

5-4-3-2-1 Boum. Dans les watts débridés de la sono, 2000 histoires débutent, 2000 scénarios vont s’écrire dans l’encre de la nuit, se dessiner au pinceau tremblotant des lampes frontales, où la chance, les jambes, le mental, vont se disputer tour à tour le premier rôle.

Tristan.