Une course SANS……une Course 100% !!!

Il y a quelques mois, prise dans l’effervescence du printemps, en manque de courses et de l’ambiance associée, mais boostee par le Trail des Glaciers de la Vanoise et portée par une dynamique de groupe,  je me suis inscrite à la Veni Vici, départ Pont du Gard, arrivée Uzès. Une course qui a tenté d’avoir lieu en 2020, à deux reprises et dont voici in fine la première occurrence.

Et puis, et puis, et puis…l’été est arrivé, ma vie a changé et a laissé beaucoup, beaucoup moins de temps à l’entraînement, nous devions être 3 ou 4 à s’inscrire et je me suis  retrouvée seule (du CIVC, parce que sinon, 4500 personnes tout de même….), le CIVC a proposé une autre course ce même jour… Bref,la motivation flanchait un peu…..mais bon, l’endroit est très beau, et un peu familier, la météo était prometteuse, donc Go, quoi qu’il arrive !!

Et finalement, la date s’est approchée sur la pointe des pieds et me voici partie pour la ligne de départ, mais en oubliant mon sac avec : ravito sec, montre, kleenex et frontale. Encore heureux que je n’ai pas oublié les chaussures !!! ( ne riez pas, je suis déjà partie sur un trail de montagne avec mes runnings de ville….c’est Nelly qui s’en est rendue compte au moment de me chausser…….).

Déjà Sans… entrainement, Sans…partenaire de course, Sans….tête connue pour encourager sur le parcours, ce sac manquant, ça finit par faire beaucoup de «sans» cette histoire……mais par contre «avec» 4 kgs de trop… le moral chute un peu…

Mais rapidement, le positif prend le dessus : avec le soleil, avec la musique, avec l’ambiance retrouvée des débuts de course, avec des gens sympas tout autour (venant de Gard, Herault, Vaucluse, Lozère, Aude…j’ai l’impression d’être la seule francilienne !!), avec un site magnifique pour le départ, avec la promesse de beaux paysages, avec la perspective d’une arrivée majestueuse sur la place du château et de retrouvailles avec mon plus fidèle supporter…

Et la procédure de départ ne démérite pas : quel plaisir de se retrouver nombreux sur la ligne, avec cette excitation de l’épreuve à venir et ce sentiment de partager une même aventure, l’ambianceur fait son job et on part par vagues de 200. Sur la distance sur laquelle je me suis inscrite (22 Km, 510 m. D+), nous sommes 1500 coureurs et des marcheurs aussi, dont certains s’avéreront redoutables.

Les tout premiers mètres nous amènent sur le Pont du Gard, puis tout autour de ce site remarquable où vous vous doutez bien que ce n’est pas exactement plat (sinon pourquoi construire trois hauteurs d’arches ?).

C’est chouette, le départ par vagues, je me suis bien débrouillée, je pars dans la 3eme vague, au  milieu, et du coup je ne suis pas trop vite dans les derniers !!!! Ça me change de d’habitude (dit-elle, comme si elle faisait une course par mois…enfin, l’habitude d’avant Corona !! ).

Après avoir longé les arches de la canalisation, nous traversons le beau village de Vers-Pont-du-Gard, puis, passage dans la garrigue avant Argilliers où nous attend un ravito bienvenu (puisque j’ai oublié le mien !). Je fais le plein d’abricots secs et d’eau, et je repars pour les deux tiers restants du parcours.

Les vignes aux couleurs d’automne, les vues de la garrigue ondoyante depuis les crêtes survolées de montgolfières sont magnifiques…ça fait un peu oublier les piètres performances imputables au manque d’entrainement.

Vers la moitié du parcours, commencent les difficultés techniques ( enfin, à mon échelle….) : les côtes, les pierriers, les singles accidentés, les pierres plates glissantes (même s’il n’a pas plu ces derniers jours, eh bien, elles sont glissantes, na..) et les jambes commencent à être lourdes.

Je joue à l’accordéon avec un groupe de trois filles du Lot et Garonne ; elles sont aussi irrégulières que moi et marchent aussi parfois, on se trouve en opposition de phase, ça fait un peu de compagnie et me permet d’avoir de temps à autre un check temps-distance…..(elles ont une montre, elles ….)

Puis nous sommes gratifiés d’un magnifique coucher de soleil dont je profite à fond, avant de me dire que « voilà, la partie facile est terminée, maintenant il faut finir de nuit sans frontale ». Il me reste 5 kms environ, avec une descente escarpée et la belle montée sur Uzès en fin de parcours. A ma vitesse, c’est un bon 45’.

J’essaie d’accrocher les coureurs bien équipés mais beaucoup vont trop vite pour moi et me doublent, sur la fin même des marcheurs nordiques me doubleront, impressionnants !

Une fois je me retourne (pour voir où est mon prochain « éclaireur » ) et je vois la colline parcourue par ce ruban de petites lumières sautillantes….c’est si magique ce moment de communion dans l’effort. D’un côté, je me dis « chouette, il y en a encore beaucoup derrière moi» mais l’histoire dira que ce sont surtout des coureurs de la longue distance (65 km) qui sont partis de Nîmes ce matin, ah ah ( pas grave, de nuit et de loin, je ne le sais pas ).

Une fois dans la vallée d’Eure, à la source de l’Alzon et donc au point de départ de l’ancien aqueduc romain, j’ai mes repères : j’entends la musique de l’arrivée, je vois la tour Fenestrelle d’Uzes illuminée là-haut, je sais qu’il faut franchir la rivière quelque part, je décide d’utiliser ce qu’il reste de batterie de mon téléphone portable en fonction torche.

Le finish tient ses promesses, avec la traversée du Centre Ville historique qui rebooste et donne des ailes, l’arrivée devant le château dans une belle ambiance, l’émotion qui déborde, bobos partout mais tellement heureuse d’avoir juste fini et renoué avec l’épreuve en pleine nature. 3h13, mais pas la dernière. 100% bonheur, 100% vivante, 100% Vive Le Trail !

Florence

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