28 Oct, 2007 | Témoignages

Départ Templiers
C’est mon premier trail…
En m’inscrivant sur les Templiers, je savais que j’allais entamer une période de doutes et d’interrogations.
N’ayant jamais couru sur une distance plus longue qu’un marathon, n’ayant jamais participé à une course en montagne, j’ai plein de questions avant ce 28 octobre 2007. Comment s’alimenter, comment gérer les descentes, le froid, la nuit, les crampes, et surtout le mental va-t-il suivre ?
Après 2 mois de préparation à «bouffer» de la côte (avec les conseils précieux de Jérôme et Franck) le jour J arrive.
Nous nous retrouvons la veille au soir dans un gite près de Nant.
Sylvie et Philippe nous bichonnent un bon repas, malheureusement sans forcer sur le vin car il faut garder des jambes pour demain.
Le réveil sonne à 3h30 et j’ai encore des questions : shorty ou corsaire, polaire ou manche courte, soupe ou boisson énergétique ?… Vivement le départ que les questions s’arrêtent.
A 5h30, les 3000 coureurs sont lâchés sous les fumigènes rouges, avec la chanson symbole des Templiers («Ameno» du groupe ERA) dans la sono. C’est grandiose et l’émotion est forte.
Nous sommes partis pour 67 km et 3000 mètres de dénivelés positifs (autant en négatif bien sûr).
Jérôme, Franck, Thierry et Eric sont de leur coté, pour eux l’objectif c’est de faire mieux que les années précédentes.
Je cours avec Marie-Pierre, Pascal et Jean-Philippe, profitant de leur expérience pour ne pas partir trop vite. Le parcours commence par 2km de montée sur la route pour étirer le peloton. Le chemin est un long défilé de frontales, on dirait une longue guirlande… c’est la déco de Noël avant l’heure.
Après 1h40 sur une ancienne voie de chemin de fer, c’est le ravito de Sauclières. Le jour s’est levé, c’est le moment de ranger frontale et gants, en espérant arriver suffisamment tôt ce soir pour ne pas avoir à ressortir la lampe du sac.
Il n’est que 7h du matin, mais il y a beaucoup de monde pour nous encourager. Sylvie et Philippe sont là, ils ont commencé leur long parcours en voiture pour nous apercevoir.
Immédiatement après, voici le premier gros bouchon et je perds de vue Pascal, Jean-Philippe et Marie.
Commence alors la longue montée vers St Guiral, le paysage est magnifique, nous sommes au dessus des nuages, avec une vue sur les autres massifs des Cévennes.
J’essaie de mettre le paquet pour rattraper mes acolytes, mais personne en vue.
Dans la descente vers Dourbie, au 30ème km, une douleur dans le genou me calme d’un coup, le doute s’installe, je suis derrière tout le monde et en plus je ressemble plus à un pantin désarticulé avec mon genou cagneux, qu’à un coureur à pied. Je prends les bâtons et je peux reprendre un semblant de rythme. L’arrivée à Dourbie (mi-course) est un nouveau moment d’émotion. Il y a un monde incroyable qui nous encourage, Sylvie et Philippe sont là, ils m’annoncent que contrairement à mes suppositions je suis devant mes compagnons du CIVC. La confiance revient avec l’arrivée de Pascal et JP quelques minutes après.
Ce gros ravito, constitué entre autre de soupe et de Roquefort, requinque tout le monde et nous attaquons ensemble la longue montée vers la crête du Suquet. Je pars devant sachant très bien que la descente sera plus difficile avec mon genou douloureux. Il fait chaud et les paysages sont toujours aussi beaux et variés. Dans la descente, JP s’échappe et je m’accroche derrière Pascal. Cette descente est interminable et le premier moment de lassitude se fait sentir.
A Trêves c’est le 2ème gros ravito. Les spectateurs sont très nombreux et une dernière fois nous avons les encouragements de Sylvie et Philippe qui pique-niquent sous le soleil. Déjà 45km et 7h de course et il reste quoi… un semi-marathon, ce n’est pas la mer à boire. Pourtant il paraît que la course commence à Trêves…
De nouveau je pars devant dans la montée, je me sens bien, mais dans la descente arrive le bon vrai gros bouchon. Comme sur le périph un jour de grève. 20 minutes à l’arrêt à se demander pourquoi ça n’avance pas. Nous sommes tous à la queue leu leu jusqu’aux fameuses cordes et impossible de passer ailleurs car il y a la falaise. Pendant 200m, une suite de cordes est là pour assurer la descente, c’est raide, glissant et la cause de la grogne des coureurs. Ce sera la seule fausse note de cette course, par ailleurs d’une organisation parfaite.
Le dernier ravito à St Sulpice est l’occasion d’avoir la première désillusion, il reste 13,5km alors que je pensais que dans 10 bornes s’en était fini. Mais je n’ai plus mal au genou et le mental est au mieux.
Je reviens sur JP qui ne va pas bien, il subit une grosse hypo mais veut terminer «à l’arrache».
Je me sens tellement bien que de nouveau je cours dans le côtes, l’arrivée est semble-t-il proche, jusqu’à l’annonce, lors d’un passage devant un poste de secours, qu’il reste 9km!! . Et un long moment après il reste 7km. Et là d’un coup j’en ai marre, je me croyais arrivé et ça n’en finit pas. C’est un enchainement de côtes et de descentes, je décide de faire ma tête de cochon et j’arrête de courir. Même dans les descentes, même sur le plat…. je marche, je me fais doubler mais je refuse de courir. Les jambes sont dures et la tête a décidé que s’en était trop. La conséquence est que bien sûr le temps s’allonge encore.
Et enfin c’est le sommet du Roc Nantais, le village est en bas, on entend le speaker, il reste 2km et tout redevient facile. Encore quelques cordes et enfin j’aperçois ma petite famille qui termine la course à coté de moi. Après 11h30 de course, c’est la ligne d’arrivée.
67km étaient annoncés, les GPS ont plutôt trouvé 70km !! mais c’est une très très belle course qui mérite sa réputation.
Nous étions 7 CIVC au départ et nous avons tous rallié l’arrivée, avec pour chacun, une belle aventure personnelle.
Marc
7 Juil, 2007 | Témoignages
Week-end 6-7 juillet 2007, à Serre Chevalier
3 CIVC à la Merrell Sky Race
Dès la fin de l’hiver, avec JP nous avons décidé de faire un Trail dans les Alpes et notre choix s’est arrêté sur la Merrell Sky Race à Serre Chevalier (57 km – 2550 m de dénivelé positif). Après ma mésaventure au Ventoux (j’étais parti sur le grand parcours et j’ai fini sur le petit – ce n’était pas mon jour), j’avais doublement envie de partir revivre une nouvelle expérience et de relever ce défi.
Au cours de notre préparation (sorties longues, fart-lek, travail de côtes), Philippe s’est joint à nous pour cette course de montagne car il est un peu le local de cette région. Sans dévoiler de secret, les Petazzoni viennent depuis 30 ans dans un magnifique village : Villar d’Arène, au pied de la Meije et du Col du Lautaret. C’est justement le lieu de villégiature des Leproust après la course.
Le 06 juillet au soir, nous nous retrouvons à Villar d’Arène chez Denis dans son gîte collectif des « Mélèzes » pour dîner et partager avec Mathilde, Noé et Aubane notre préparation, notre joie et motivation sur ce trail.
Le samedi, la veille de la course, tous les 7, nous faisons une petite promenade en montagne avec pique-nique au Lac de Goléon (de façon à se préparer aux paysages et à l’altitude). Ensuite, nous descendons récupérer nos dossards et à repérer différents passages du trail. Une petite visite de Briançon sous le soleil. Le soir, dans le gîte des Leproust, nous chargeons nos sacs du lendemain avec check-up des affaires, points de rendez-vous possibles sur la course avec Mathilde et les enfants (nos accompagnateurs) avant une Pasta Party pour le sucre lent.
Dimanche, nous nous levons à 5h, petit-déjeuner 5h30 pour le départ de la course à 7h à Monêtier les Bains avec 530 inscrits. Notre mot d’ordre : « on part ensemble, on court ensemble et on arrive ensemble ».
La course est lancée pour les 20 premiers KM en montée (1100 m de dénivelé) jusqu’au sommet du Galibier et un rendez-vous à 9h45 avec nos accompagnateurs. Refuge du Galibier (1er ravitaillement) nous sommes en avance de ¼ h et la pluie, le froid s’invitent avant l’ascension du sommet (un mur de 300 m). Je donne un coup de fil à Mathilde pour qu’elle nous retrouve au col du Galibier. Au sommet (2675m), tous les 3 nous immortalisons notre passage avec une photo.
A 10h , on se retrouve au col du Galibier (2645m) avec Mathilde et les enfants qui sont ravis de voir les coureurs et de faire un gros bisou à Papa avant de repartir avec une descente humide et raide sur 6 km (900m de dénivelé).
Le paysage est splendide avec le retour du soleil ; nous traversons des alpages, des torrents avec ou sans ponts. Philippe nous fait une frayeur en se tordant la cheville mais heureusement sans gravité pour la suite.(ouf…). En bas de la Charmette, nous remontons progressivement (4km sur 300 m de dénivelé) vers le refuge des Mottets où nous attendent nos accompagnateurs, sous le soleil. Dans l’ascension, personne ne parle ; il y a moment de calme après une trentaine de km et presque 5 heures de course. Avec toujours notre ¼ heure d’avance et sous les encouragements de nos accompagnateurs, nous atteignons ce 2eme ravitaillement avec une bonne pause casse-croûte au fromage. Nous prenons le temps de nous ressourcer et de refaire un gros bisou à Mathilde et aux enfants.
Le 1er concurrent arrive en 4h55 lorsque nous repartons des Mottets sous les encouragements d’Aubane et Noé dont les cris résonnent dans la montagne qui nous fait gravir vers le col des Rochilles et le col des Cerces (2574m) pendant 4km et 400 m de dénivelé. Nous nous disons que nous avons encore 4h de course pour arriver (peut-être 9h et un peu plus)
Nous commençons à doubler des coureurs partis plus rapidement dont certains sont victimes de crampes. Nous descendons vers le Lac des Cerces (magnifique avec les barres montagneuses autour de nous) avant 3 km de montée (200 m de dénivelé) vers le col de la Ponsonnière (2640m). En haut, le vent violent nous lance vers une descente longue (6km et 800m de dénivelé) et très technique avec pierres, torrent. Ces obstacles simples sur le papier commencent à être plus durs à franchir car nos jambes ont dépassé 40km.
En bas (46ème km) à l’Alpe du Lauzet (3eme et dernier ravitaillement), nous refaisons le plein de salé car le sucré ne passe plus. Après, avoir bien bu (de l’eau bien sûr), ils nous restent 11 km pour franchir la ligne d’arrivée.
Nous repartons pour la 4ème et dernière ascension de la journée vers la Roche Courbe (montée de 6km et 330 m de dénivelé). Durant la montée, la fatigue commence à se faire sentir dans les jambes et les bras mais le souffle et la motivation sont bien présents avec la joie de retrouver la petite famille en bas. (Les enfants pendant ce temps voient d’autres coureurs et les encouragent à pleine voix). Au sommet (2170m), nous profitons du paysage avec un champ de gentianes avant de pénétrer une forêt de mélèzes pour notre dernière descente vers Le Monêtier les Bains.
Durant ces 5 derniers km, nous accélérons les foulées avec nos jambes fatiguées mais sans crampes (pour nous 3 c’est une victoire) car nous sentons que nous nous approchons des 9 heures de course, voire même moins. Dans cette descente en lacets et longeant la rivière, nous entendons les cloches de vaches de l’aire d’arrivée et nous restons groupés pour notre arrivée à 3.
A 400 m de l’arrivée, nous retrouvons Mathilde et les enfants qui nous encouragent (pour ma part cela me touche du fond du cœur). Noé et Aubane nous rejoignent pour franchir main dans la main la ligné d’arrivée.
Merci à Mathilde, Noé et Aubane pour leur patience pendant toute la préparation et leurs encouragements lors de la course.
Merci à Philippe et à Jean-philippe.
Pascal
Au fait, nous avons rempli notre objectif : franchir la ligne d’arrivée ensemble sans crampes et en 8h57.