Histoire de la petite aventure d’une grande équipe..

Ca y est, c’est le grand jour, il est 10h du mat, ce samedi ,RV à la mare aux canards, et c’est parti pour VOLVIC…

A mi parcours, on est déjà sous les intempéries neigeuses, l’autoroute est heureusement roulante..

On casse croûte à 13H sur une aire d’autoroute, la pluie a remplacé la neige, et ca caille et ca vente, ca va être chaud si on subi ce type d’intempérie pour le trail..

Arrivée vers 15H à VOLVIC, réception des dossarts au gymnase ,essai du Buff,ça ,c’est une idée originale et qui sera utile demain, puis encouragements des féminines locales de la Vénus, course de 10km…, enfin petit tour dans la ville, avec visite d’une Expo d’émaux sur pierre de lave de toute beauté… prix auvergnats.. mais comme l’art n’a pas de prix…

Vers 18H départ vers notre lieu d’hébergement, un superbe manoir à chambrée variable (de 3 à 8 lits),mais les encoignures de portes sont d’époques, et Eric ,avec son tirant d’eau trop grand, racle le fronton et à déjà l’attitude courbée de sa prochaine rencontre avec les cousins de l’île de la Réunion (j’ai bien dit de la Réunion, et non de la tentation)…

Repas sportif(vives les pâtes) la patronne (sosie de Murielle Robin) est sympa, on n’attend qu’une chose :qu’elle se prenne les portes Saloon dans le nez, mais elle est fine (SIC) mouche et ne se laisse pas prendre au piège….L’ambiance et bonne, on a été rejoint par Ben et Alain, et leur petit bout de choux à trouvé un nouveau nounou, et n’en décolle pas…

Aline n’est pas en forme, ca va être très dur, demain ,la course pour elle…

22H,préparation du Kamelback ,on apprend que la course de 55km sera amputée de la montée du puys de dome si les condition météo sont mauvaises (risque de neige pendant la nuit).Cette info m’intéresse, car si je suis prévu sur le 33 km et 1300m de dénivelée, le fait de raccourcir la distance et la dénivelée (de 55 et 2300 m de dénivelée initial, on passe à 52 km et 2000 m de dénivelée…) ce qui me la rend pourquoi pas accessible ….malgré mon entraînement limité…Bref, on verra demain…

Extinction des feux dans notre chambrée (Chouby,Eric,Pascal,Philippe,Franck,Jérome,Luc et moi),je m’endors en rêvant non pas des moutons, mais d’aller jusqu’au bout…

Dimanche :6H30

Branle bas de combat : tout le monde debout :On regarde par la fenêtre embuée :il a neigé pendant la nuit, une bonne couche de fraîche, au moins 10cm en bas des pistes. Super !

Petit dej copieux, avec yaourt ,fruits…on va avoir besoin d’énergie…Marie se propose de me servir de coach si je veux tenter le grand parcours….

Opération déneigement et dégivrage des véhicules, les rétros du monospace de Pascal, emprisonnés par la glace, refusent de s’ouvrir…

J’en profite pour créer une petite bataille de neige, histoire de se mettre en jambe..

Descente prudente vers Volvic, sans chaîne, le lourd monospace glisse tout seul sur la route verglacée..

Confirmation de l’organisation de l’amputation de la montée totale au puys de dôme, pour cause de sécurité(congères de 2m50 au sommet !)..déception des pros du team CIVC….enfin, la couse promet d’être belle quand même…

Départ retardé de 30min,

Photo du groupe frais pour l’instant par Franck, en convalescence de blessure et qui sera pour l’occasion bombardé grand reporter

Allez GO, c’est parti finalement à 9H30 !

J’ai acheté pour l’occasion un bonnet, j’ai mis des gants de laine chaud, mon Buff autour du cou, mais comme cela monte déjà pas mal, je sens que je vais avoir trop chaud avec tout cet harnachement. Aline ,avec beaucoup de courage, a pris le départ ,mais le pronostic défavorable est confirmé. Handicapée par son rhube qui n’est pas des foins, mais viral, elle

monte avec difficultés, et au terme de 2 ou 3 km de course, me signale son attention d’abandonner le trail. Je l’incite à la sagesse, il est évident qu’elle ne pourra terminer dans ces

conditions.. Dur Dur pour Aline…Allez, elle en fera d’autres….

Pour ma part, l’ascension continue, le chemin se resserre, devient plus escarpé, et je commence à maugréer mes ASICS non adaptées au terrain enneigé. Je perds la notion de temps, je me cale sur un prédécesseur dont j’ai a peu près le même rythme, et un moment

me retrouve au niveau de Fanfan et Aurélie, que je ne vais plus quitter jusqu’au 1er ravitaillement . Proche du puy de la Louchardiere, (c’est le 3 puy sur un total de 9)

cela monte et patine sévère , ca va promettre au retour…Ca y est, 1er ravitaillement, l’équipe Philippe,Pascal,Jean philippe est déjà la, prête a repartir pour la grande boucle, Marie arrive

je traîne un peu devant le stand, il y a du soleil et des nanas, non pardon du cantal et des quartiers d’oranges, c’est vrai qu’il fait beau, je ne vois pas repartir Fanfan et Aurélie,

Marie me demande si je l’accompagne ,moi j’ai en tête la carte IGN,avec les 9 puys du parcours, qui font dessiné en vue de dessus comme des ronds dans l’eau, on a monté déjà 1000m ,Philippe m’ayant indiqué que si on arrivait avant 12h,le grand parcours était possible. C’est le cas. Je prends ma décision :le grand parcours c’est si je prend à droite ,donc,je prend à droite(Décision non politique, s’entend, mais uniquement de parcours et aucune allusion avec un certain Bruel Patrick, chanteur de son état, mais certainement pas Traileur)

Sus à Marie (On ne rigole pas) Le chemin est super, les branches enneigées font la révérence, et formes parfois un véritable tunnel à hauteur d’homme…

Par contre, la température inférieure à 0 degré fait geler l’eau de l’embout plastique. .Il faut que je boive toute les 10min pour ne pas créer un bouchon de glace.(de toute façon, j’ai soif).

Marie est très régulière dans son rythme de course contrairement à moi qui joue au yo-yo, je n’arrive pas à me réguler…Le paysage enneigé est magnifique, ca y est, je vois le puy de dôme que l’on va contourner….

2eme ravitaillement, on rejoint à nouveau l’équipe Philippe,Pascal,Jean philippe ,on discute un peu, le sommet du puy est dans la brume ,ils repartent, le grand reporter Franck nous prend en photo, profitant d’une éclaircie qui illumine le sommet du puys de dôme .Magnifique..

Je suis encore frais, du moins je le crois, on a fait 28 km, Marie est prête a repartir pour la suite de la boucle, nous montons sur le flanc du puy, elle me met 150m dans la vue et je n’arrive pas à la rattraper…C’est le début des difficultés pour moi…des jeunes dévale la route en ski, cela grimpe, c’est long, je booste comme je peu, Marie en point de mire, réduis la distance à 50m.Elle m’attend à la bifurcation nous permettant de reprendre le chemin des chèvres, cela descend, comme d’hab ,je vais plus vite qu’elle en descente, mais elle me rattrape dans les cotes…On est environ à 35 km du départ, j’ai une certaine tendance à sentir un début de crampe au dessus des genoux (chose qui ne m’est jamais arrivé)..Cela grimpe, Marie marche vite, je m’accroche, damned, elle a la pêche, cela me gâche un peu le plaisir

d’admirer les paysages vraiment superbes, hors du temps, on domine la vallée vers Clermond Ferrand…Il fait toujours beau temps. Je m’applique à ne pas me faire larguer..

38 km, enfin une descente, je lâche un peu Marie, et oh surprise ,m’aperçois que le groupe P P JP est devant moi. je force un peu l’allure, les rejoins. .Eux aussi sont surpris de me voir, je leur dit que Marie n’est pas loin derrière, je l’attends 20 secondes, lui dit que le groupe PPJP est juste devant….Grave erreur de ma part, car elle force l’allure, les rejoints, les doubles…

moi, je suis 100m derrière, je commence a être en vrac…heureusement le ravitaillement Km 41 est en vue…plus que 3 petites cotes…puis après descente vers Volvic, du moins c’est ce que pense….Super le ravitaillement (j’ai à nouveau particulièrement apprécié le fromage, et le café chaud ,il fait moins 7° ,l’eau gazeuse gèle ,les bénévoles sont la depuis le matin, super sympas malgré le froid….

Bon ,on repart en groupe ,mais je me fais tout de suite larguer, il reste 11km,dont 3 insignifiantes ,petites cotes dont je me souviendrais…

Je suis seul, j’alterne 200m course,200m marche, mes batteries sont à plat, plus de jus, je me motive dans les minables cotes, « arrête de te plaindre, imagine ce qu’endure ceux qui monte aux plus hauts sommets »… Un coup de vent soudain fait tourbillonner un nuage de poudreuse, me fais prendre conscience qu’heureusement que le temps est clément…

Je regarde au loin le puy de dôme, superbe, loin ,très loin déjà :cela m’encourage,

je tiens le bon bout, je sais que j’irais au bout de cette boucle..

km 48 :Le puy de Jumes est vaincu, j’attaque la descente, qui n’est pas de tout repos, satanées chaussures ,je glisse, sur les fesses, puis accroupi sur un pied, puis l’autre…vaille que vaille.

La température est basse, le chemin verglacé, je m’étale, reste 30 secondes en vrac, à nouveau

début de crampes, je cramponne mes orteils pour les soulager…Me relève, cours à nouveau 100 m et m’étale .Bravo, bien joué, pauvre C..

Il est temps que cela ce termine, surtout que je suis surpris par un bout de cote ridicule (100m à tout casser ) mais qui me casse le peu d’énergie qui me reste….

Les derniers km furent difficiles, malgré la descente ,mais je savais que l’objectif assigné allais être atteint : 52km,2000m de cote, 8h 10 environ, le groupe PPJP&M avec environ ¼ d’heure d’avance sur moi, pas mal, finalement ;pour une première.

Comme disais Madame Denis avec son accent du terroir: C’est bien vrai que je ne ferais pas cela tous les jours, j’abonderais dans son sens, mais à cœur CIVC, beaucoup est possible, moi qui est mis 2 semaines à me remettre de ma 1ere course R4C…,il y a 3 ans

Il m’a fallu 3 jours cette fois ci pour être à peu près opérationnel..

A tous ,merci encore ,en particulier à Marie pour le coach, à Sylvie pour le choix de ce très beau trail ,et à Steph pour la motivation du TEAM !

Bon il est 01h30 du matin, j’arrête cette bafouille…

A bientôt

Michel S