Témoignage : Ecotrail de Paris 2008 (Pascal)

L’ECOTRAIL de Paris, le 16/02/2008

Après les Templiers 2007 avec Jean-Philippe, nous décidons de nous inscrire sur le petit Tour du Mont-blanc, la CCC en août 2008. De janvier à août, nous avons 8 mois pour nous préparer.

En ce début d’année, nous entendons parler d’un Trail en région parisienne avec une arrivée au 1ère étage de la Tour Eiffel – Génial !!. Ok, c’est reparti avec ce 82 Km de St Quentin en Yvelines à Paris en passant par les nombreux domaines forestiers de l’ouest parisien. Cette distance avec 12 Km de plus qu’aux Templiers est un bon test. Une bande 100% masculine du Civc (c’est rare car il y a toujours une civcette d’habitude dans ce genre de plan) se constitue avec Hervé Paillet, Franck Roussel, Marc Villain, Eric Bouisset, Philippe Petazzoni, Jean-philippe Morand et moi-même… vous vous rendez compte une arrivée au 1ère étage de la Tour Eiffel (347 marches), c’est trop génial voire unique…

Après une préparation avec des sorties longues, séances de côtes, vélo, nous nous retrouvons le 16 février à 12h tous les 6 au départ à la base de loisirs de Saint Quentin en Yvelines. Malheureusement, Franck avec une blessure au pied ne peut pas prendre le départ mais il est là pour nous encourager et prendre des photos. Il fait beau, froid et je me dis que cette nouvelle expérience va être sympa à vivre, mais prudence car 82 Km c’est long… Je sais que ma préparation est juste car pas autant de sorties voulues et 3 semaines en vrac à cause d’une sale grippe. Dans la semaine, Jean-philippe m’a proposé un tableau de marche pour une arrivée en 10 heures. Après étude, ok, mais plutôt pour un résultat en 10h30-11h.

Ça y est, il est 12h30, le départ est donné avec 900 coureurs souhaitant imprimer cette 1ère édition et avoir le souvenir d’une arrivée aussi originale.

Le peloton s’étire dans la Base de Loisirs avec Eric devant et nous légèrement derrière. Le 1er ravitaillement à Buc (21km) en 2h de course, nous sommes dans le timing et sur des lieux connus. Nous sommes 5 Civc ensemble (Hervé est parti plus prudemment) mais une vieille douleur au genou gauche de Marc lui impose une pause plus longue avant de repartir. 10 min de pause, nous repartons (Eric, Philippe, Jean-philippe et Pascal) sous les encouragements de Sylvie, Aurélie et les filles vers un long parcours de 29km pour le prochain ravitaillement à Chaville. 4 Km plus tard au niveau de Porchefontaine, Philippe connaît un coup de barre, nous ralentissons légèrement pour qu’il puisse récupérer (nous roulons bien vite et nous sommes en avance sur notre temps de course). Philippe prend la tête pour marquer un rythme et Eric avec son diesel bien chauffé part devant et on ne le reverra qu’à Paris.

Jean-Philippe a prévu qu’au 36e Km, ses parents, demeurant à Clamart, nous fassent un « coucou » mais patratas, j’ai un énorme coup de faiblesse, un coup de fatigue qui me met le moral à plat. Philippe, sympa reste avec moi tandis que Jean-philippe prend le large.

Sur le conseil de la sagesse de Philippe, nous nous arrêtons pour manger et boire (le coin est sympa et ensoleillé). J’avoue que ses noix de cajou m’ont fais un bien fou et après 10 min, me voila bien mieux et prochain objectif le 50e Km à Chaville.

Dans les différents forets traversés, nous commençons à rencontrer des montées et des descentes qui s’enchaînent. Ouf, cela fait maintenant 5h20 de course et j’arrive avec Philippe au 2e ravitaillement avec une soupe chaude. Durant ces 15 min de récupération, nous mangeons, buvons et remplissons nos poches à eau. Avant de repartir (il est 18h05) nous passons un petit coup de fil à nos femmes et faisons un beau sourire aux photographes. Je me sens beaucoup mieux et je retrouve toutes mes sensations et dire que j’ai pensé à m’arrêter au 35e Km (Merci Philippe pour ton soutien à ce moment là).

Les Kms s’égrainent avec de belles forêts, de beaux parcs et de belles demeures (sincèrement, je suis incapable de reconnaître les différentes villes entre Ville d’Avray, Chaville, Marnes La Coquette) et luminosité devient trop faible, nous allumons nos frontales. Le 3e ravito aux 63km se présente à nous dans le domaine du Haras de Jardy. Il est un peu moins de 20h quand nous arrivons pour reprendre des forces avec coca, thé, fromage, saucisson, chocolat et fruits (non ce n’est pas un buffet cocktail, seulement un poste de ravitaillement fort bien accueillant). Après 10-15 min, nous mettons le coupe-vent, un petit coup de fil à nos femmes et nous repartons pour des boucles, des descentes et des montées dans les forêts de Marne La Coquette, Chaville et St Cloud pour rejoindre dans le Parc de St Cloud le 4e ravito. (Je vous avoue qu’après mon moment de défaillance au 35e Km, je me sens très bien – seules nos jambes commencent à se sentir moins légères qu’au départ mais ça va)

Le 70e Km et dernier ravito, le spectacle est merveilleux avec Paris illuminé et devant Boulogne avec en fond la Tour Eiffel jaune de lumière. Dernière soupe, un peu de coca, des biscuits salés (il est 21h10, cela fait 8h40 de course) et au moment de partir, nous découvrons la Tour Eiffel qui brille de belles lumières blanches. A ce moment là, nous apprenons qu’il reste 10 Km car plus d’autorisation de courir sur le Champ de Mars avant de monter au 1er étage.

Nous descendons le Parc de St Cloud pour en sortir au niveau de la Cristallerie de Sèvres et nous courons direction Paris entre la Seine et le tramway. Par moment, nous marchons un peu car les crampes ne sont pas loin et je pense déjà aux 347 marches de l’arrivée.

Nous apprécions de découvrir Paris sous cet angle et surtout à l’approche de la Dame de fer après avoir traversé l’Ile St Germain et surtout les quais de Seine entre TF1, France Télévision, Radio France,… Nous arrivons au Pont d’Iéna avant de passer sous les Pieds de la Tour Eiffel et d’accéder aux marches. C’est un moment magique et nous voila porté par l’euphorie et l’instant présent. Quelques touristes se joignent aux bénévoles et accompagnateurs pour les derniers encouragements. La montée des 347 marches dure 4 min et en haut la délivrance avec un chrono inférieur à 10h. Avec Philippe, nous partageons une bière en regardant les toits parisiens avant de redescendre à pieds pour rejoindre sous le chapiteau du village Eric, Jean-philippe, Sylvie et Fanfan. Nous sommes tous contents de se retrouver et nous faire partager nos premières impressions. Sylvie et Fanfan nous disent qu’avant de nous attendre à l’arrivée, elles sont allées au cinéma.

Inquiets de ne pas voir Marc, Jean-philippe l’appelle : « trop mal au genou donc abandon au 38e Km »

Nous en profitons pour manger à volonté avec différents buffets à notre disposition avant de partir sans attendre Hervé qui a prévu de rentrer par ses propres moyens.

Pour une 1ère édition, cet événement Trail était génial par son parcours avec une arrivée unique, une organisation bien réglée et des bénévoles supers.

Malgré mon moment de flottement (encore merci Philippe pour ton soutien), je suis ravi d’avoir vécue cette expérience physique pour mon 1er 80 Km et en moins de 10h.

Maintenant c’est du repos avant de se préparer pour notre prochain challenges fin août, la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix) un 98Km dans les Alpes.

A bientôt, je vous raconterai.

Bravo et merci à tous.

Témoignage : Templiers 2007 (Marc)

Départ Templiers

Départ Templiers

C’est mon premier trail…

 En m’inscrivant sur les Templiers, je savais que j’allais entamer une période de doutes et d’interrogations.

N’ayant jamais couru sur une distance plus longue qu’un marathon, n’ayant jamais participé à une course en montagne, j’ai plein de questions avant ce 28 octobre 2007. Comment s’alimenter, comment gérer les descentes, le froid, la nuit, les crampes, et surtout le mental va-t-il suivre ?

 

Après 2 mois de préparation à «bouffer» de la côte (avec les conseils précieux de Jérôme et Franck) le jour J arrive.

Nous nous retrouvons la veille au soir dans un gite près de Nant.

Sylvie et Philippe nous bichonnent un bon repas, malheureusement sans forcer sur le vin car il faut garder des jambes pour demain.

 

Le réveil sonne à 3h30 et j’ai encore des questions : shorty ou corsaire, polaire ou manche courte, soupe ou boisson énergétique ?… Vivement le départ que les questions s’arrêtent.

 

A 5h30, les 3000 coureurs sont lâchés sous les fumigènes rouges, avec la chanson symbole des Templiers («Ameno» du groupe ERA) dans la sono. C’est grandiose et l’émotion est forte.

Nous sommes partis pour 67 km et 3000 mètres de dénivelés positifs (autant en négatif bien sûr).

Jérôme, Franck, Thierry et Eric sont de leur coté, pour eux l’objectif c’est de faire mieux que les années précédentes.

Je cours avec Marie-Pierre, Pascal et Jean-Philippe, profitant de leur expérience pour ne pas partir trop vite. Le parcours commence par 2km de montée sur la route pour étirer le peloton. Le chemin est un long défilé de frontales, on dirait une longue guirlande… c’est la déco de Noël avant l’heure.

Après 1h40 sur une ancienne voie de chemin de fer, c’est le ravito de Sauclières. Le jour s’est levé, c’est le moment de ranger frontale et gants, en espérant arriver suffisamment tôt ce soir pour ne pas avoir à ressortir la lampe du sac.

Il n’est que 7h du matin, mais il y a beaucoup de monde pour nous encourager. Sylvie et Philippe sont là, ils ont commencé leur long parcours en voiture pour nous apercevoir.

Immédiatement après, voici le premier gros bouchon et je perds de vue Pascal, Jean-Philippe et Marie.

Commence alors la longue montée vers St Guiral, le paysage est magnifique, nous sommes au dessus des nuages, avec une vue sur les autres massifs des Cévennes.

J’essaie de mettre le paquet pour rattraper mes acolytes, mais personne en vue.

 

Dans la descente vers Dourbie, au 30ème km, une douleur dans le genou me calme d’un coup, le doute s’installe, je suis derrière tout le monde et en plus je ressemble plus à un pantin désarticulé avec mon genou cagneux, qu’à un coureur à pied. Je prends les bâtons et je peux reprendre un semblant de rythme. L’arrivée à Dourbie (mi-course) est un nouveau moment d’émotion. Il y a un monde incroyable qui nous encourage, Sylvie et Philippe sont là, ils m’annoncent que contrairement à mes suppositions je suis devant mes compagnons du CIVC. La confiance revient avec l’arrivée de Pascal et JP quelques minutes après.

Ce gros ravito, constitué entre autre de soupe et de Roquefort, requinque tout le monde et nous attaquons ensemble la longue montée vers la crête du Suquet. Je pars devant sachant très bien que la descente sera plus difficile avec mon genou douloureux. Il fait chaud et les paysages sont toujours aussi beaux et variés. Dans la descente, JP s’échappe et je m’accroche derrière Pascal. Cette descente est interminable et le premier moment de lassitude se fait sentir.

A Trêves c’est le 2ème gros ravito. Les spectateurs sont très nombreux et une dernière fois nous avons les encouragements de Sylvie et Philippe qui pique-niquent sous le soleil. Déjà 45km et 7h de course et il reste quoi… un semi-marathon, ce n’est pas la mer à boire. Pourtant il paraît que la course commence à Trêves…

De nouveau je pars devant dans la montée, je me sens bien, mais dans la descente arrive le bon vrai gros bouchon. Comme sur le périph un jour de grève. 20 minutes à l’arrêt à se demander pourquoi ça n’avance pas. Nous sommes tous à la queue leu leu jusqu’aux fameuses cordes et impossible de passer ailleurs car il y a la falaise. Pendant 200m, une suite de cordes est là pour assurer la descente, c’est raide, glissant et la cause de la grogne des coureurs. Ce sera la seule fausse note de cette course, par ailleurs d’une organisation parfaite.

 Le dernier ravito à St Sulpice est l’occasion d’avoir la première désillusion, il reste 13,5km alors que je pensais que dans 10 bornes s’en était fini. Mais je n’ai plus mal au genou et le mental est au mieux.

Je reviens sur JP qui ne va pas bien, il subit une grosse hypo mais veut terminer «à l’arrache».

Je me sens tellement bien que de nouveau je cours dans le côtes, l’arrivée est semble-t-il proche, jusqu’à l’annonce, lors d’un passage devant un poste de secours, qu’il reste 9km!! . Et un long moment après il reste 7km. Et là d’un coup j’en ai marre, je me croyais arrivé et ça n’en finit pas. C’est un enchainement de côtes et de descentes, je décide de faire ma tête de cochon et j’arrête de courir. Même dans les descentes, même sur le plat…. je marche, je me fais doubler mais je refuse de courir. Les jambes sont dures et la tête a décidé que s’en était trop. La conséquence est que bien sûr le temps s’allonge encore.

Et enfin c’est le sommet du Roc Nantais, le village est en bas, on entend le speaker, il reste 2km et tout redevient facile. Encore quelques cordes et enfin j’aperçois ma petite famille qui termine la course à coté de moi. Après 11h30 de course, c’est la ligne d’arrivée.

67km étaient annoncés, les GPS ont plutôt trouvé 70km !! mais c’est une très très belle course qui mérite sa réputation.

 Nous étions 7 CIVC au départ et nous avons tous rallié l’arrivée, avec pour chacun, une belle aventure personnelle.

Marc

Témoignage : Merrel Sky Race 2007 (Pascal)

Week-end 6-7 juillet 2007, à Serre Chevalier
3 CIVC à la Merrell Sky Race

Dès la fin de l’hiver, avec JP nous avons décidé de faire un Trail dans les Alpes et notre choix s’est arrêté sur la Merrell Sky Race à Serre Chevalier (57 km – 2550 m de dénivelé positif). Après ma mésaventure  au Ventoux (j’étais parti sur le grand parcours et j’ai fini sur le petit – ce n’était pas mon jour), j’avais doublement envie de partir revivre une nouvelle expérience et de relever ce défi.

Au cours de notre préparation (sorties longues, fart-lek, travail de côtes), Philippe s’est joint à nous pour cette course de montagne car il est un peu le local de cette région. Sans dévoiler de secret, les Petazzoni viennent depuis 30 ans dans un magnifique village : Villar d’Arène, au pied de la Meije et du Col du Lautaret. C’est justement le lieu de villégiature des Leproust après la course.

Le 06 juillet au soir, nous nous retrouvons à Villar d’Arène chez Denis dans son gîte collectif des « Mélèzes »  pour dîner et partager avec Mathilde, Noé et Aubane notre préparation, notre joie et motivation sur ce trail.

Le samedi, la veille de la course, tous les 7, nous faisons une petite promenade en montagne avec pique-nique au Lac de Goléon (de façon à  se préparer aux paysages et à l’altitude). Ensuite, nous descendons récupérer nos dossards et à repérer différents passages du trail. Une petite visite de Briançon sous le soleil. Le soir, dans le gîte des Leproust, nous chargeons nos sacs du lendemain avec check-up des affaires, points de rendez-vous possibles sur la course avec Mathilde et les enfants (nos accompagnateurs) avant une Pasta Party pour le sucre lent.

Dimanche, nous nous levons à 5h, petit-déjeuner 5h30 pour le départ de la course à 7h à Monêtier les Bains avec 530 inscrits. Notre mot d’ordre : « on part ensemble, on court ensemble et on arrive ensemble ».

La course est lancée pour les 20 premiers KM en montée (1100 m de dénivelé) jusqu’au sommet du Galibier et un rendez-vous à 9h45 avec nos accompagnateurs. Refuge du Galibier (1er ravitaillement) nous sommes en avance de ¼ h et la pluie, le froid s’invitent avant l’ascension du sommet (un mur de 300 m). Je donne un coup de fil à Mathilde pour qu’elle nous retrouve au col du Galibier. Au sommet (2675m), tous les 3 nous immortalisons notre passage avec une photo.

A 10h , on se retrouve au col du Galibier (2645m) avec Mathilde et les enfants qui sont ravis de voir les coureurs et de faire un gros bisou à Papa avant de repartir avec une descente humide et raide sur 6 km (900m  de dénivelé).

Le paysage est splendide avec le retour du soleil ; nous traversons des alpages, des torrents avec ou sans ponts. Philippe nous fait une frayeur en se tordant la cheville mais heureusement sans gravité pour la suite.(ouf…). En bas de la Charmette, nous remontons progressivement (4km sur 300 m de dénivelé) vers le refuge des Mottets où nous attendent nos accompagnateurs, sous le soleil. Dans l’ascension, personne ne parle ; il y a moment de calme après une trentaine de km et presque 5 heures de course. Avec toujours notre ¼ heure d’avance et sous les encouragements de nos accompagnateurs, nous atteignons ce 2eme ravitaillement avec une bonne pause casse-croûte au fromage. Nous prenons le temps de nous ressourcer et de refaire un gros bisou à Mathilde et aux enfants.

Le 1er concurrent arrive en 4h55 lorsque nous repartons des Mottets sous les encouragements d’Aubane et Noé dont les cris résonnent dans la montagne qui nous fait gravir vers le col des Rochilles et le col des Cerces (2574m) pendant 4km et 400 m de dénivelé. Nous nous disons que nous avons encore 4h de course pour arriver (peut-être 9h et un peu plus)

Nous commençons à doubler des coureurs partis plus rapidement dont certains sont victimes de crampes. Nous descendons vers le Lac des Cerces (magnifique avec les barres montagneuses autour de nous) avant 3 km de montée (200 m de dénivelé) vers le col de la Ponsonnière (2640m). En haut, le vent violent nous lance vers une descente longue (6km et 800m de dénivelé) et très technique avec pierres, torrent. Ces obstacles simples sur le papier commencent à être plus durs à franchir car nos jambes ont dépassé 40km.

En bas (46ème km) à l’Alpe du Lauzet (3eme et dernier ravitaillement), nous refaisons le plein de salé car le sucré ne passe plus. Après, avoir bien bu (de l’eau bien sûr), ils nous restent 11 km pour franchir la ligne d’arrivée.

Nous repartons pour la 4ème et dernière ascension de la journée vers la Roche Courbe (montée de 6km et 330 m de dénivelé). Durant la montée, la fatigue commence à se faire sentir dans les jambes et les bras mais le souffle et la motivation sont bien présents avec la joie de retrouver la petite famille en bas. (Les enfants pendant ce temps voient d’autres coureurs et les encouragent à pleine voix). Au sommet (2170m), nous profitons du paysage avec un champ de gentianes avant de pénétrer une forêt de mélèzes pour notre dernière descente vers Le Monêtier les Bains.

Durant ces 5 derniers km, nous accélérons les foulées avec nos jambes fatiguées mais sans crampes (pour nous 3 c’est une victoire) car nous sentons que nous nous approchons des 9 heures de course, voire même moins. Dans cette descente en lacets et longeant la rivière, nous entendons les cloches de vaches de l’aire d’arrivée et nous restons groupés pour notre arrivée à 3.

A 400 m de l’arrivée, nous retrouvons Mathilde et les enfants qui nous encouragent (pour ma part cela me touche du fond du cœur). Noé et Aubane nous rejoignent pour franchir main dans la main la ligné d’arrivée.

Merci à Mathilde, Noé et Aubane pour leur patience pendant toute la préparation et leurs encouragements lors de la course.

Merci à Philippe et à  Jean-philippe.
Pascal

Au fait, nous avons rempli notre objectif : franchir la ligne d’arrivée ensemble sans crampes et en 8h57.

Témoignage : Trans’aq 2007 (Sylvie)

La trans’aq

J’ai longuement hésité à vous raconter étape par étape, mais imaginez ….223kms, 6 étapes allant de 28kms à 54kms, les bivouacs, le sac sur le dos (au environ de 7kgs), l’autosuffisance alimentaire (bolinos, soupes, gels…) les courbatures, les ampoules, dormir sous la tente à même le tapis de sol, les mouches plates (je n’en ai pas vu….mais un gentil compagnon m’en avait donné le surnom….), les moustiques, le sable, les dunes, le sable, les sous bois, la plage, les chemins forestiers….(et vous reprenez du début… !)

J’aurai pu faire très long, mais je vais faire court, lorsque je me suis décidée à m’inscrire à cette fabuleuse course, je venais de terminer la Diagonale des Fous, et je voulais découvrir une course par étapes, les relations humaines sur ce genre d’épreuve…

J’ai donc vécu cette semaine avec des doutes, je me suis quelques fois demandée qu’ai je fait pour m’infliger autant de douleur ? Et puis les rencontres tout au long de cette course et après au bivouac, qui vous font oublier vos petites souffrances, des filles avec lesquelles j’ai partagé quelques étapes, des messieurs pleins de respect, mes petits camarades de « chambrée ». Patrick avec qui j’ai terminé la deuxième étape, mon homme qui m’a gentiment et douloureusement accompagné lors de l’étape de nuit (il avait peur que je me perde…) et avec qui j’ai découvert la Dune du Pila, d’un côté la mer et le soleil couchant, de l’autre la forêt et les lumières des habitations…sublime !

Malgré la difficulté, le côté humain de cette course.

Et puis rassurez vous l’organisme est une belle machine, elle repart tous les matins, je reconnais que les premiers kilomètres sont difficiles et puis après….

Les forêts de pins, le lac d’Hourtin (1ere étape), le lac de Lacanau (2ième étape), le Cap Ferret (3ième étape) et le bivouac sur la plage, la traversée du Bassin d’Arcachon, en zodiac, avant l’étape de nuit (4ième étape) et la montée de la fameuse Dune du Pila, l’avant dernière étape (5ième) ou tout le monde souffre, par manque de récupération (la nuit a été très très courte -2 ou 3 heures de sommeil pour certains) et puis cette avant dernière soirée avec le petit mot de Gérard l’organisateur : « il y a une devise à la Trans’aq : ceux qui arrivent à St Girons, termine la course… »

Plus qu’une étape….St Girons – Vieux Boucau,…raccourcie… (28kms au lieu de 32kms), après un début de course ombragé, un passage dans la réserve naturelle, on termine par la plage…mais les douze derniers kilomètres sont dans le sable avec le passage du gué, le courant d’Huchet.…de l’eau à hauteur des cuisses (ça rafraîchit !)…cette plage qui n’en finit pas, sable mou, sable dur et puis la ligne d’arrivée, enfin la dernière franchie, en haut d’une petite dune (encore une !), accompagnée de Corinne (4ième féminine) et de Ghislaine (5ième féminine), les larmes aux yeux, c’est fini….oui mais quelle aventure, soulagée et en même temps triste, c’est fini !

Et puis, ne pas oublier le « staff », toujours au petit soin, passant le soir au bivouac entre les tentes, questionnant, conseillant. Les encouragements, leur gentillesse tout au long de la course, leur présence fut d’un grand réconfort, lorsque nous apercevions le photographe, le ravitaillement en eau n’était pas loin….

Leur gentille attention, lors de la journée de récupération, où nous étions en auto suffisance alimentaire et bien, nous avons eu droit à un super plat….un taboulé accompagné d’une boisson ; et bien je peux vous dire que dans mes yeux brillaient quelques larmes !

Et puis la dernière soirée, où s’échange les adresses, où chacun commente « sa trans’aq » et où surtout chaque participant quelque soit sa place, savoure sa victoire personnelle.

Voila, j’ai vécu une belle aventure humaine, des rencontres, des amitiés qui se créent. Et surtout, Merci de tous vos encouragements, cela m’a fait un bien immense !

SA.

Et voici le programme d’une semaine au bord de la mer !

1ère étape : Le Pin sec – La gracieuse : 27,7 kms, départ 9h.
2ième étape : La gracieuse – Le lion : 44,2 kms, départ 8h.
3ième étape : Le lion – Cap Ferret : 54,2 kms, départ 7h.
Récupération
4ième étape (de nuit) : Arcachon – la salie : 33,7 kms, départ 20h45
5ième étape (dur dur la petite nuit…) : Mimizan – St Girons : 35,3 kms, départ 8h30.
6ième étape (Ouf !) : St Girons – Vieux Boucau : 28kms…. départ 9h30.

Témoignage : Grand Raid de la Réunion 2006 (Sylvie)

La diagonale des fous

Comme le nom l’indique, une histoire de fous….

Le lieu : l’ile de la réunion

La période : 20, 21 ,22 octobre 2006

Le parcours : Départ Cap méchant à St Philippe, Arrivée St Denis, une belle diagonale du sud au nord.

Le nombre de kilomètres – cette année : 143,3.

Le dénivelé – environ 9000 mètres de D+.

Le délai maximum : 63 heures.

Bref, une belle aventure, que j’ai décidé de tenter, accompagnée d’Eric, qui lui n’en n’est pas à son coup d’essai sur ce genre de course.

Nous voilà enfin sur place, après un accueil chaleureux des organisateurs le dimanche à l’arrivée de notre avion.

Dès le lundi précédant la course nous retrouvons Michel et Claudine Martinoli, avec qui nous décidons d’effectuer une reconnaissance du dit parcours, les 22 derniers kilomètres, de l’église de Dos d’Ane au stade de la Redoute (non on n’y fait pas ses courses…). Tout de suite dans le bain, rien qu’en regardant autour de soi, on se rend compte qu’il va falloir monter. En principe, je devrai passer à cet endroit de nuit, je suis ravie de reconnaître cette portion…En effet, nous passons sur une crête et là, il me faut éviter de regarder à droite ou à gauche ! De chaque côté le vide, sympathique non ? Ensuite de la descente, racines, marches, rochers…je me demande vraiment où je vais aller mettre mes pieds !

Je décide le mardi, de jouer l’étoile de mer, j’ai déjà des courbatures de la veille… Il paraît que cela va passer…

Eric, courageux ou fou, lui retourne reconnaître une autre portion….c’est amusant il ne me dira rien de précis sur cette partie !

Le mercredi 18 octobre, retrait des dossards, une belle et gentille pagaille. Nous commençons à nous mettre dans l’ambiance.

Jeudi 19 octobre, pour moi la tension monte, je m’occupe à la préparation de mes sacs, j’ai décidé d’en laisser un à Cilaos – au 68 kms -, et un autre à Deux Bras – au 116 kms. J’ai bien l’intention d’aller le plus loin possible….

Cela ne m’empêche pas de craquer, je me rends bien compte de la difficulté ; je n’ai pas pu m’entraîner correctement à cause d’une déchirure au mollet fin Août, je n’ai jamais fait une telle distance avec autant de dénivelé, mais je relativise….

Michel m’a préparé une feuille de route, en 46 heures, cela me donnera au moins des repères, mais je « table » plutôt sur 48, voire 50 heures, bref, je n’en sais rien…

Jeudi soir, Nous avons décidé de prendre le car de « ramassage des coureurs », pour nous rendre à St Philippe, j’essaie de me décontracter en me laissant aller au « somnolage »

Michel à l’air de faire la même chose, quand à Eric, fidèle à son mal des transports, fixe inlassablement la route.

Après une vérification des sacs, nous attendons le départ dans une bonne ambiance, le directeur de course nous annonce la météo, elle devrait être bonne, c’est toujours cela de gagné, puis le compte à rebours, un dernier regard et baiser d’Eric « Attention à toi » et c’est parti….. Il est une heure du matin, le vendredi 20 octobre.

Michel et Eric ont décidé de courir ensemble, pour ma part, je vais gérer. Mais nous effectuons les premiers kilomètres tranquillement et ensemble. Il y un monde fou tout au long de ces premiers kilomètres, puis je perds les garçons de vue, cela monte doucement une belle route forestière, la nuit est superbe, le ciel est rempli d’étoiles.

Les choses sérieuses commencent, on attaque la montée vers le volcan, tout le monde marche, le sentier est accidenté, racines, pierres, boue…les discussions cessent, chacun dans sa bulle. Je n’ai pas le temps d’éviter une belle branche d’arbre, que je prends en pleine tête, première chute… Le coureur me précédant vient à mon secours, et puis par la suite à chaque branche d’arbre dépassant un peu trop, me prévient….. ! J’arrive toujours à trouver un bon samaritain…

De toute manière, il ne m’arrivera rien, j’ai mes grigris… et un joli brin de muguet…le gentil donateur se reconnaîtra….

Le jour se lève doucement, j’arrive à Foc Foc, persuadé que je suis déjà au ravitaillement du Volcan, mais un coup de téléphone de Claudine qui fait le relai avec Eric me fait revenir à une dure réalité… Bref, le paysage est magnifique.

J’arrive au ravitaillement « Route du Volcan, je jette un coup d’œil sur ma feuille de route, j’ai 1h30 d’avance…mais restons calme, la route est longue….

Nouveau coup de fil, cette fois ci d’Aurélie qui m’encourage, ils ont commencé à nous suivre sur internet, sachant où je me trouve, elle me demande comment je trouve le paysage, Lunaire !

Je marche sur la Lune, super ! Je trouve le moyen de buter, me rattrapant (et oui dès fois cela m’arrive….) en battant des bras, ce n’est pas le moment de tomber. Au lieu d’être sur où dans la lune, regarde où tu mets les pieds, Apruzzese !

Je continue, la plaine des sables, puis l’Oratoire Ste Thérèse.

Nouveau coup de fil, Aline qui vient me souhaiter bonne course à moi ainsi qu’à Eric, et qui d’un seul coup, visiblement à ma respiration, me demande :

· Tu fais quoi… ? (la, à quoi a-t-elle pu penser ? je me le demande…)

· Je coure…

· Ah ! tu coures…

· Oui je suis déjà en course…

· Oh non, je croyais que vous ne partiez que ce soir !

Et moi d’éclater de rire, je ne voyais pas sa tête, mais j’imaginais assez bien…

Puis un coup de fil de Marie Pierre : « Super Sylvie, je te suis depuis ce matin, dis tu serres les dents, hein, tu ne craques pas ?

– non Marie, je te promets »

Les SMS arrivent régulièrement sur mon portable, encouragements des copains, renseignements sur le parcours d’Eric. Nous avons réussi à nous joindre, je le rassure sur mon état, il me conseille de prendre mon temps. Je suis contente de voir que pour lui tout va bien, il m’annonce néanmoins qu’ils se sont perdus, lors d’un ravitaillement, avec Michel.

Avant d’arriver à « Mare à boue » (vous connaissez la suite ?…), je fais la route avec quelques messieurs, depuis quelques temps, je n’ai pas vu beaucoup de féminines.

Mare à boue, poste de ravitaillement, poulet, riz, bananes….je me restaure, assise dans l’herbe, il est 11h30, cela fait 10h30 que je suis partie, seulement une cinquantaine de kilomètres, un peu de fatigue. Les coureurs autour de moi, sont visiblement dans le même état. Je prends mon temps pour me ravitailler et me détendre. Puis en route vers « Kerveguen », passage d’échelles, chemin boueux, rondins au sol, c’est difficile d’avoir des appuis corrects, et ça monte !

Je vais mettre pratiquement 3 heures pour y arriver, et il n’y a qu’une dizaine de kilomètres… !

CILAOS ! Grand poste de ravitaillement, j’ai profité de la route en descente pour courir réellement, j’y arrive vers 16h30, j’ai toujours mon heure et demi d’avance, si je peux dire. Beaucoup de spectateurs, des encouragements, je rentre sur le stade, que de coureurs. Nous sommes au 68ième kilomètre. Je récupère mon premier sac et en route pour la douche, super, elle est chaude, je savoure, enlever la couche de crasse, quel bonheur. Je renfile des affaires propres, et me dirige vers « le resto ». A nouveau, poulet, riz. Je mange !

Quelques féminines sont là, après discussion, une réunionnaise et moi décidons de repartir ensemble, pour la première vraie nuit, il est 18h00 lorsque nous re-démarrons, pour votre information, la nuit tombe…à 18h30 et il fait nuit d’un seul coup.

Je suis persuadée d’être déjà dans la montée du « Taibit », entre temps j’ai perdu ma petite camarade de course, j’ai beau me retourner, je ne la vois par revenir. J’ai réussi à contacter Claudine qui me dit qu’elle m’attend dans la montée et fera la route avec moi. Malheureusement, elle m’annoncera, zut encore !, que je ne suis pas dans cette fameuse montée, mais dans celle qui la précède et tout aussi sympathique. J’arrive enfin au départ du « Taibit », il fait nuit, je regarde autour de moi, il y a des lits de camp, je suis tentée d’aller me coucher, découragée par l’annonce de Claudine. Mais cette dernière me secoue, il faut que tu montes, et ensuite tu ailles jusqu’à « Marla », là si tu es fatiguée, tu te couches. Je dois avoir l’air complètement hagarde, elle n’arrête pas de me répéter la même chose !

Je me ravitaille et la bise à la copine et j’entame cette fameuse montée….

Mes ennuis commencent, la fatigue me fait tituber, je vais de droite à gauche, je m’arrête. Drôle de sensation, saoule de fatigue ! Je suis assez tentée de faire comme certains coureurs, sortir la couverture de survie, m’enrouler dedans et dormir sur le bas côté ; mais j’ai en tête les conseils de Claudine, je serre les dents. Enfin le sommet et j’entame la descente sur « Marla », toujours titubante, je ne tourne pas la tête, je regarde du mieux que je peux devant moi, le faisceau de ma lampe me guidant…Dur, dur. Un petit monsieur me dit, elle est facile…ben voyons, de la caillasse….

Marla, 23h00, je n’ai plus qu’une demi-heure d’avance sur le « planning de Michel ».

Je me dirige vers le ravitaillement, et là catastrophe, rien ne passe. Je prends la décision de m’arrêter, je téléphone à Eric et lui explique la situation. Il m’encourage dans ce sens, repose toi, il faut que tu ailles au bout !

Pour lui, également moments de galère, ses genoux le font souffrir, il songe à abandonner, je lui conseille d’aller moins vite…, et de poursuivre jusqu’au prochain poste de ravitaillement où il y aura médecins et kinés.

Je me dirige vers la tente « dortoir », bien entendu, il n’y a pas de place, ni de couverture laine. Je me trouve tout de même un endroit, sors ma couverture de survie. Première surprise, elle a un trou pour passer la tête, on va faire avec… Mais en la dépliant, elle se « déppiote » Donc avec les morceaux restant je m’enroule comme je peux, emmitouflée dans ma parka de course j’essaie de trouver le sommeil…Difficile, entre les partants, les arrivants, les ronfleurs et les montres bippeuses….Mais j’emmerge vers 1h00 du matin. Mon inquiètude est de déplier mes jambes…comment vont-elles réagir ? Visiblement tout va (bien, je ne sais pas ? mais ça va) Direction le poste de ravitaillement, il faut que je m’alimente. J’avale déjà un thé, puis je tente un bol de pâtes…et oh joie, cela passe, me voila un peu rassurée, je me force à tout avaler, puis bananes, coca….drôle de régime !

J’aperçois un groupe de messieurs qui se prépare, je me joins à eux pour repartir.

C’est assez super, nous formons un petit ruban lumineux, comme moi, mes compagnons de route ont du se reposer, donc cela discute pas mal, c’est assez sympa comme ambiance. Nous arrivons à Roche Plate vers 4 heures du matin et nous avons parcouru depuis le départ de St Philippe, 89 kms. Le comité d’accueil est très chaleureux, gentils bénévoles au petit soin pour le coureur, versant, touillant le café…je reste quelques minutes et je repars seule dans la nuit, mais je sais que le jour se lèvera d’ici 1 heure. Une jolie forêt de filaos, un chemin agréable mais débouchant sur un passage, à droite le précipice et à gauche la main courante, que je me dépêche d’attraper !

Eric me rappelle, il continue, visiblement les kinés ont réussi à le soulager, il a environ 7 heures d’avance sur moi.

Les kilomètres se succèdent les uns aux autres, maintenant, il fait bien jour, le temps est superbe, j’arrive à « Grand Place les bas », musique, et accueil toujours aussi chaleureux, il n’y a que quelques maisons, bois sous tôle ! la case !

Les descentes succèdent aux montées, je me fais rejoindre par une féminine, nous nous retrouverons dans la montée sur Aurère, poste de ravitaillement où il nous sera servi de la salade de fruits, j’en profite pour aérer mes pieds, et leur remettre un coup de « Nok », l’état général est assez bon, les kilomètres défilent, je suis au 108km. Puis, le poste de « Deux Bras », j’ai déposé un sac, mais je ne le prends pas, belle erreur que j’ai faite, les ampoules arriveront après, faute de ne pas avoir changé de chaussettes et remis de la Nok. Il est 13h30, il me reste environ 27 kilomètres. Je prends le temps de me ravitailler, à côté de moi, sont installés quelques organisateurs, je discute un peu avec eux, et, je décide de repartir. J’attaque la montée sur « Dos d’Ane », et là, je comprends pourquoi Eric ne m’a rien dit sur cette partie du parcours que lui a reconnue… Ca monte….et à pas mal d’endroit, il y a des cordes, c’est limite escalade, il y a le vide tantôt à gauche, tantôt à droite. Je bénis mes gants de VTT. Je trouve tout de même le moyen de discuter avec d’autres coureurs, des « oreilles » ou des réunionnais, le temps passe plus vite.

Dans cette montée, coup de fil, c’est Eric, il vient de terminer et avec Michel, je suis super heureuse ! Je lui indique ma position, il me renouvelle ses encouragements et me dit d’être prudente, tu as le temps, prend le ! Ouais, mais j’en ai marre, c’est long, il est 16h15 lorsque j’arrive au Stade de Dos D’Ane, cela fait 39 heures que je suis partie. En plus, c’est la partie que nous avons reconnue, je ne plante pas la tente, je pense à la petite crête avec le vide de chaque côté et je me dis qu’il serait préférable que je la passe rapidement, et sans trop de coureurs, je taille la route. Et toujours de la montée…mais la vue est magnifique, puis descente vers le « Kiosque d’Affouche », 130ième kms. Dossard 38 annonce une personne et une féminine !

Les coureurs présents applaudissent, super sympa. Je passe un coup de fil à Eric, il est 18h15…je lui dis, il me reste 13kms, j’en ai pour 1h30….vachement sure d’elle la minette, Eric, me répond gentiment, ne t’inquiètes pas on t’attend…..

Et là commence mes petits malheurs, le début de la descente se passe à peu près bien, je mets tout de même 2 heures pour parcourir 8kms….il m’en reste 5, de cailloux, de racines dans le noir, malgré ma frontale de qualité (merci Yahn !) j’ai l’impression de passer et repasser aux mêmes endroits, je glisse, je tombe, mes genoux me font souffrir, les ampoules sont là et en descente sans trop d’appui, je déguste, je finis par craquer, je suis toute seule ! Ras le bol, la tête commence à me lâcher, non pas maintenant ! Je finis par sortir de cette forêt et enfin, j’aperçois les lumières de St Denis, encore quelques mètres avant le bitume, il me reste 800mètres, je me mets à courir, le stade devant moi, j’aperçois Eric, Michel et Claudine, ils me guettent, ça y’est ils m’ont vus, le « chacha » habituel d’Eric…les encouragements. Plus que quelques mètres sur la piste, je trouve le moyen d’accélérer, le chrono indique 44.59…, je ne comprends rien, je n’ai plus la notion du temps, les 5 derniers kilomètres auront eu raison du peu de tête qu’il me restait.

Je la franchie cette fameuse ligne d’arrivée…..je m’appuie sur la barrière, je craque. Puis je réalise enfin que je viens de vivre une belle aventure, la mienne.

Merci à mes petits camarades pour les nombreux messages. Eric, je sais maintenant ce que l’on ressent après une telle course.

Sylvie

Témoignage : Vulcain 2006 (Pascal)

Trail de Vulcain à Volvic

Depuis septembre et après 6 mois d’attente et quelques sorties longues de préparation, le week-end du trail est enfin là. La vingtaine de CIVC se retrouve à 10h à la Mare aux canards et je pars en retard (Noé et Aubane ont du mal à laisser leur papa) et déjà le portable sonne (Marie-Pierre (MP) attend son chauffeur).

Le top départ est donné en file indienne de 4 voitures derrière Luc R. Sur la route, le ton est donné dès Orléans avec une tempête de neige, un pique-nique glacial qui se termine dans la station essence.

15h00, nous arrivons à Volvic avec un bon rayon de soleil et déjà une course : Le Trail de Vénus (12 km pour un Trail 100% féminin). Entre le départ et l’arrivée, nous récupérons nos dossards et les 1ere consignes de la course. Après l’arrivée des 1ere femmes de Vénus, une petite balade touristique dans Volvic s’improvise où nous recherchons une expo d’émail sur pierre de lave (petit cadeau pour Mathilde).

Fin de journée, les Civc arrivent au gîte de Chanat la Mouteyre pour récupérer les chambrées, préparer le matos du lendemain (sac à dos avec bouffes et autres secrets et potions magiques…) Fanfan ferme mal sa poche d’eau et son sac se retrouve à sécher devant un radiateur. Le repas tous ensemble dans une bonne ambiance avec déjà les conseils des anciens (oups, les habitués de ces épreuves) peignent la magie de ce week-end nature et d’aventure. Dehors, le temps se résume à la pluie et au vent, tant pis on verra demain. Avant de se coucher, chacun donne les dernières touches à ces préparatifs et extinction des feux assez tôt car le petit déj est servi à 6h30.

Dimanche, le grand jour, 7 à 10 cm de neige, ça promet !

Le départ du gîte commence par une séance d’échauffement et de gelage de mains : le déneigement des voitures. Les routes sont blanches et après quelques Km nous arrivons à Volvic dans le gymnase pour le débriefing et nous apprenons que nous ne ferons pas le sommet du Puy de Dôme car plus de 2 m de congère et chemin verglacé.

Les Civc se retrouvent sur l’aire de départ après vérification du matos pour une photo de groupe souvenir (allez sur le site www.traildevulcain.new.fr, vous verrez !) Le klaxon retentit et c’est parti pour cette 5eme édition avec un temps clément et un terrain blanc de neige. Malheureusement après 2 km de montée (encore 4 pour la 1ere montée) Aline grippée est obligée de rebrousser chemin (bravo pour le départ, mais la santé avant tout)

La course part dans une bonne ambiance, avec Jean-Philippe (JP) et Sylvie, nous montons et d’un seul coup en voyant Eric nous freinons (peur de partir trop vite), nous ralentissons laissant Sylvie continuer son aventure. Alain et Ben nous dépassent ainsi qu’Yves, nous attendons Philippe puis Fanfan et Aurèlie. Tous les 5, nous arrivons en haut du Puy de la Nugère avant de redescendre vers le Bois Mauzac (au passage sourires au photographe officiel). 2eme ascension, le Puy de Louchadière, au sommet (1er contrôle et pointage) nous en profitons pour manger. Fanfan part à fond devant car dans la descente c’est une gazelle. Ensemble, nous arrivons au 19eme km (1er ravitaillement à Vulcania) avant les 3 heures (barrière horaire pour le 52 km) Natou nous encourage et Franck continue son reportage photos. JP et Philippe laissent Aurélie et Fanfan sur le 32 km et tous les 3 nous nous dirigeons vers le Pariou avec l’arrivée du soleil dans ces paysages immaculés de neige. Au 28eme km (2e ravito et mi parcours) nous retrouvons Franck pour une pause photos. Avant de repartir, nous voyons MP et Michel (Mimi). Les jambes sont encore bonnes et avec grand plaisir nous prenons un pente de 12% sur 1,5 km (la route grimpant au sommet du Puy de Dôme). En haut, 2e contrôle et pointage, laissant à droite le sommet non praticable (économie de 3 km A/R) nous prenons sur la gauche direction le col de Ceyssat en contournant par la droite le Puy de Dôme. Le soleil est toujours bien présent avec un belle vue nous faisons une photo souvenir avant de gravir le passage entre le Cliersou et le Grand Suchet. Dans la descente, vers Vulcania, les jambes commencent à être moins alertes aux aléas du terrain accidenté par la neige et le verglas. Nous attendons le retour de MP et Mimi pour se poser au 41eme km (dernier ravito, le même que le 19eme). Plus que 14 km dont 6 km de grande descente, les 5 repartent ensemble mais Mimi décroche un peu (parti pour le 32 km, c’est déjà bien). Progressivement, durant les montagnes russes de cette dernière boucle, le petit groupe s’égraine, JP se détache devant, je reste avec MP. Après quelques glissades et gamelles sur les fesses (MP s’arrêtent la tête dans la neige), Philippe reste avec MP et je pars devant pensant que c’est la dernière descente et que je peux tout lâcher, mais il reste une dernière montée sur le Puy de la Nugère ; un petit coup au moral mais tant pis je serre les dents après ce sont les 6 derniers km. Ils sont à la fois durs (jambes lourdes) et beaux car retour sur Volvic avec le soleil et la joie d’avoir accompli la course la plus longue de ma vie de coureur : à l’arrivée, 52 km en 7h52 dans les jambes et les applaudissements des Civcettes du 32 Km et JP.

Philippe et MP franchissent la ligne avec le sourire et ensuite Mimi ferme la marche du CIVC dans laquelle Jérôme, Luc R., Eric, Sylvie et JP les ont précédés.

Déjà douchés les CIVC du 32 km ( Stéphane, Samuel, Alain, Ben, Yves, Aurélie, Fanfan) nous accueillent dans le gymnase pou le podium où nous voyons Sylvie, sourire aux lèvres, à la 4eme place des femmes et 1ere Vétérane.

BRAVO à tous, c’était un super week-end de Trail blanc…
A la prochaine aventure avec des nouveaux « trailers »
Pascal